Résumé
Facteurs pronostiques de récidive et re-stratification du risque d’une cohorte monocentrique de 580 patients ayant un cancer papillaire thyroïdien classé pT3
M. Tavarellia (Dr), J. Sarfati*a (Dr), JL. Golmardb (Dr), C. Buffeta (Dr), C. Ghandera (Dr), C. Lepoutrea (Dr), F. Tissierc (Dr), C. Tresalletd (Pr), F. Menegauxd (Pr), L. Leenhardta (Pr)
a unité thyroïde tumeurs endocrines Pr Leenhardt, Pitié salpétrière, Paris, FRANCE ; b service de biostatistiques, Pitié Salpétrière, Paris, FRANCE ; c Service d'anatomopathologie, Pitié Salpétrière, Paris, FRANCE ; d service de chirurgie du Pr Menegaux, Pitié Salpétrière, Paris, FRANCE
* julie.sarfati@psl.aphp.fr
Objectifs: Estimer la survie sans récidive de patients ayant un carcinome papillaire thyroïdien (CPT) pT3 et après re-stratification du risque à 6 mois, identifier les facteurs pronostiques associés au risque de récidive.
Patients et méthodes : Analyse rétrospective entre 1975 et 2014 de 580 patients suivi pour un CPT pT3 et divisés en 3 groupes : groupe 1 : micropT3 ≤ 10 mm avec extension extrathyroïdienne (EET) (n=160), groupe 2: les pT3 > 10mm avec EET (n=335) et groupe 3 : macropT3 de plus de 4 cm sans EET (n=85). La survie sans récidive (Kaplan Meier) et les facteurs pronostics (modèle de Cox) uni et multivariées sont analysés.
Résultats : 115 évènements (19,8%) (récidive ou persistance) ont été rapportés pendant un suivi médian de 5,4 ans (1,94- 9.38). La survie sans récidive à 10 ans était significativement différente entre les 3 groupes et respectivement de 89%, 67%et 82% (p<0,0001). En analyse multivariée, les facteurs pronostiques significativement associés à la récidive sont la présence d’un envahissement ganglionnaire (p<0,0001), l’appartenance au groupe 2 (p=0,008) et le sexe masculin (p=0,007). Un bilan (thyroglobuline sous stimulation et échographie cervicale) normal à 6 mois augmente significativement la survie sans récidive respectivement à 98%, 96% et 91% dans les 3 groupes.
Discussion : La survie sans récidive des CPT du groupe 3 est meilleure que celle des CPT du groupe 2 et encore améliorée en cas de bilan normal à 6 mois. L’EET est un facteur plus péjoratif que la taille dans les CPT pT3.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.