Résumé

POP-004

Les complications de l'acromégalie sont-elles réversibles ?

C. Rochette*a (Mlle), T. Graillonb (Dr), F. Albarela (Dr), I. Morangea (Dr), H. Dufourb (Pr), T. Bruea (Pr), F. Castinettia (Dr)

a Aix Marseille Université, Hopital de la Conception, Service d'Endocrinologie, Marseille, FRANCE ; b Aix Marseille Université, Hopital de la Timone, Service de neurochirurgie, Marseille, FRANCE

* claire.rochette@ap-hm.fr

Introduction: La combinaison de la chirurgie et des traitements médicamenteux permet un contrôle de l’hypersécrétion chez plus de 80% des patients acromégales. Chez ces patients contrôlés, il importe de connaître le risque de persistance des complications, pour adapter au mieux la surveillance. Notre objectif était de déterminer la réversibilité de ces complications une fois l'IGF1 normalisée.

Méthodes: Nous avons inclus 130 patients acromégales guéris par la chirurgie ou contrôlés par un traitement médicamenteux, suivis dans le service d’endocrinologie de l’Hôpital de la Conception, Marseille, France. Les principales complications de l’acromégalie (diabète, HTA, dyslipidémie, nodules thyroïdiens, polypes coliques) ainsi que l’existence de cancers, IDM et AVC ont été notées au diagnostic, lors de la rémission, et lors du dernier suivi (moyenne 58 mois après le diagnostic).

Résultats: Le contrôle de l’hypersécrétion permet une amélioration statistiquement significative des complications de l’acromégalie. Cependant, 24% des patients diabétiques au diagnostic, 33% des patients avec un LDL élevé, 14% des patients avec hypertriglycéridémie et 35% des patients hypertendus, n’avaient pas d’amélioration de ces paramètres au dernier suivi malgré la rémission de l’acromégalie. Malgré ce profil cardio-vasculaire, seulement 3 IDM et 5 AVC ont été notés. Enfin, chez 47% des patients, on notait une apparition de nouveaux polypes coliques, et chez 37% une augmentation du nombre de nodules thyroïdiens après la rémission.

Conclusion: Ce travail souligne la persistance voire l’évolutivité des complications de l’acromégalie, malgré la normalisation de l’IGF1 justifiant un suivi à long terme dont les patients acromégales doivent être informés et éduqués.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.