Résumé
Dosages d’AMH et d’inhibine B, pour qui ? Pourquoi ?
D. Dewailly*a (Pr)
a CHU LILLE, UNIVERSITE DE LILLE 2, Lille, FRANCE
* didier.dewailly@chru-lille.fr
Chez la femme, l’hormone anti-mullerienne (AMH) s’exprime au niveau des cellules de la granulosa, tout au long de la croissance folliculaire. Le dosage de l’AMH est très corrélé au compte folliculaire antral calculé à l'échographie, et est donc un bon marqueur de la réserve ovarienne. Ses indications sont essentiellement lors de l’évaluation d’un trouble du cycle, pour dépister un syndrome des ovaires polymicrokystiques ou une baisse de la réserve ovarienne. Dans le cadre de l’AMP, ce dosage aide à choisir le protocole de stimulation ovarienne et la dose de gonadotrophines, afin d’optimiser la réponse à la stimulation et de limiter les risques d’hyperstimulation ovarienne et d’annulation de cycle pour hypo-réponse. Enfin, ce dosage permet d’évaluer la réserve ovarienne après traitements ovario-toxiques, d’évaluer l’impact de ces traitements et d’envisager une préservation ovocytaire si possible. Les techniques de dosage de l’AMH sont en évolution, ce qui permettra une homogénéisation des résultats, avec des seuils d’AMH généralisables. L'inhibine B ne s’exprime que dans les follicules sélectionables. Mis à part le diagnostic et le suivi des tumeurs de la ganulosa, ce dosage n'est plus utilisé chez la femme.
Chez l'homme adulte, en revanche, le dosage de l'inhibine B est un complément utile pour l'évaluation d'un trouble de la spermatogénèse, en complément du dosage de la FSH. Chez le garçon, le dosage de l'AMH est utile dans les situations de pubertés précoces, retardées, les hypogonadismes hypogonadotropes et les insuffisances testiculaires. Enfin, ce dosage aide au diagnostic et à la définition des anomalies du développement sexuel.
L’auteur a déclaré le(s) conflit(s) d’intérêt suivant(s) :
consultant pour les laboratoires ROCHE DIAGNOSTICS