Résumé
Les mutations du récepteur de la prolactine ne sont pas une cause majeure de prolactinome chez l’Homme
V. Bernard*a (Dr), J. Bouillya (Dr), I. Broutinb (Dr), P. Chansonc (Pr), J. Youngc (Pr), N. Binarta (Dr)
a Unité Inserm 1185; Université Paris-Sud, Faculté de Médecine Paris-Sud, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; b Laboratoire de Cristallographie et RMN Biologiques, CNRS; Université Paris Descartes, Paris, FRANCE ; c Unité Inserm 1185; Université Paris-Sud, Faculté de Médecine Paris-Sud; Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, CHU de Bicêtre, APHP, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE
* valerie.bernard@u-psud.fr
Introduction. Les prolactinomes sont les tumeurs hypophysaires sécrétantes les plus fréquentes. A ce jour, aucun gène de prédisposition spécifique à ces tumeurs n’a été identifié. Récemment a été rapportée la première mutation inactivatrice du récepteur de la prolactine (PRLR) dans le cadre d’une hyperprolactinémie familiale. De plus les souris invalidées pour le PRLR développent des prolactinomes. Nous avons donc testé l’hypothèse de l’implication de mutations de ce gène dans la survenue des prolactinomes chez l’Homme.
Objectif. Evaluer la prévalence de mutations germinales du PRLR dans une série de patients avec prolactinome.
Patients et Méthodes. Quatre-vingt-huit patients avec prolactinome sporadique ont été inclus. Leur âge médian au diagnostic était de 24 ans (11 ; 55). La majorité des patients présentaient un macroprolactinome (taille >10mm). Nous avons exclu de cette analyse les patients ayant une mutation des gènes MEN1 et AIP. Les 10 exons codant la forme longue et active en transcription du PRLR ont été séquencés.
Résultats. Nous avons identifié 4 variations faux-sens du PRLR chez 16 patients, 14 à l’état hétérozygote et 2 à l’état homozygote. Parmi ces variants, 2 sont récurrents (c.298A>G, c.508A>C) et correspondent à des polymorphismes. Le variant c.1732G>C est prédit délétère. Enfin, le variant c.394G>A est rapporté ici pour la première fois, sa caractérisation fonctionnelle est en cours.
Conclusion. Malgré les données très récentes indiquant que le PRLR pourrait être un gène candidat du prolactinome, la présence d’une mutation germinale de ce gène ne semble que rarement impliquée dans la survenue des tumeurs lactotropes chez l’Homme.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.