Résumé
Hypophysite secondaire aux biothérapies
F. Albarel*a (Dr)
a CHU la Conception, AP-HM, CRMR d'origine hypophysaire DEFHY, Marseille, FRANCE
* frederique.albarel@ap-hm.fr
Récemment en oncologie, des thérapies à base d’anticorps monoclonaux se sont développées, dans un but de modulation de l’immunité, à l’origine d’effets secondaires immuns fréquents. Ainsi, avec les Ac anti PDI (Programed Death 1) et surtout les Ac anti CTLA4 (cytotoxic T-lymphocyte Antigen-4) des cas d’hypophysites ont été décrits.
Objectifs : Evolution clinique, hormonale et d’imagerie à long terme de patients ayant présenté une hypophysite suite au traitement par Ipilimumab (Ac anti CTLA4).
Patients et méthode : 15 patients avec une hypophysite suite au traitement par Ipilimumab pour un mélanome à Marseille (caractéristiques cliniques, biologiques et d’imagerie)
Résultats : 15 patients (sur 131 traités par ipilimumab ou placebo) ont présenté une hypophysite (>11.5%), dont 66% après la 3ème cure. Les signes cliniques étaient des céphalées (13) ou une asthénie (11). Au diagnostic 14/15 patients présentaient un déficit hormonal: thyréotrope (13), gonadotrope (12) ou corticotrope (11), aucun diabète insipide. L’hypophyse était modérément augmentée de volume à l’imagerie chez 12 patients, sans trouble visuel. Les symptômes ont rapidement régressé sous haute doses de corticoïdes (11) ou traitement substitutif (hydrocortisone, 4). A la dernière visite (médiane 33.6 mois [7-53.5]), le déficit corticotrope persistait chez 13 patients, les fonctions thyréotrope et gonadotrope étaient normalisées chez 11 et 10 patients respectivement.
Discussion: L’hypophysite est un effet secondaire fréquent de l’ipilimumab avec souvent des déficits hypophysaires au diagnostic qui récupèrent rapidement, excepté le déficit corticotrope. Lors de ces thérapies immunomodulatrices une surveillance rapprochée est nécessaire, surtout après la 3ème injection, ainsi qu’un suivi spécialisé à long-terme.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.