Résumé
Les glucocorticoïdes exercent des effets rapides sur la cellule gonadotrope via un récepteur membranaire
M. Ayrout*a (M.), N. Binarta (Dr), M. Lombèsa (Dr), S. Chauvina (Dr)
a INSERM U1185, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE
* mohsen_ayrout412@hotmail.com
La GnRH (Gonadotropin Releasing hormone) stimule différentiellement la production des gonadotrophines hypophysaires FSH (Follicle Stimulating Hormone) et LH (Luteinizing Hormone), régulateurs de l’activité gonadique. Lors d’un stress chronique, la sécrétion excessive de cortisol (hypercorticisme) altère la sécrétion des gonadotrophines hypophysaires, responsables d’un hypogonadisme hypogonadotrope et/ou de troubles de la fertilité (Lynch, Human Reprod., 2014). Les mécanismes de régulation de l’axe gonadotrope par les glucocorticoïdes (GC) restent mal compris. De nombreux travaux ont démontré des effets génomiques classiques des GC, via l’activation de son récepteur nucléaire (GR), sur l’expression des gonadotrophines dans la cellule gonadotrope (Breen, Mol. Endo. 2012). D’autres arguments plaident en faveur d’un effet direct et rapide des GC sur la libération de LH (Breen, Mol. Endo. 2008).
Nous démontrons pour la première fois la présence du GR dans la fraction membranaire des cellules hypophysaires LβT2 grâce à des techniques de centrifugation différentielle. Nous démontrons aussi que l’adressage membranaire du GR est en partie associé à la palmitoylation du récepteur, une modification post-traductionnelle nouvellement décrite pour le GR. L’incubation par la corticostérone couplée à la BSA, glucocorticoïde non diffusible, entraîne une phosphorylation rapide (<15 min) des certains acteurs spécifiques de la signalisation cellulaire (Src, CaMKII,..), validant ainsi l’implication du GR membranaire dans les cellules LβT2. Ces mécanismes ont été aussi démontrés in vivo sur des hypophyses murines.
Ces résultats apportent des données originales sur la signalisation glucocorticoïde, et ouvrent des perspectives thérapeutiques intéressantes dans la prise en charge des troubles de la reproduction associés à l’hypercorticisme.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.