Résumé

CO-010

Prévalence à 12 mois, évolution et facteurs prédictifs des déficits hypophysaires après hémorragie méningée anévrysmale ou idiopathique

C. Trinel*a (Dr), L. Thinesb (Dr), G. Soto Aresc (Dr), W. Karrouza (Dr), JP. Lejeuneb (Pr), C. Cortet-Rudellia (Dr)

a service d'endocrinologie CHRU Lille, Lille, FRANCE ; b service de neurochirurgie CHRU Lille, Lille, FRANCE ; c service de neuroradiologie CHRU Lille, Lille, FRANCE

* clementine.trinel@ch-arras.fr

Introduction:Les hémorragies méningées constituent une cause rare mais potentiellement sous-estimée d'hypopituitarisme. Les études à ce sujet utilisent des critères diagnostiques divers et trouvent des prévalences variables.

Objectifs: évaluation de la prévalence des déficits hypophysaires 12 mois après hémorragie méningée, cinétique d’apparition des déficits, facteurs prédictifs cliniques ou radiologiques.

Méthode: étude prospective, menée sur une cohorte de patients âgés de 18 à 70 ans traités au CHRU de Lille pour hémorragie méningée par rupture d’anévrysme ou idiopathique entre 2009 et 2012.

Résultats: 110 patients âgés en moyenne de 47,3 ans(BMI moyen: 27.24kg/m²)ont bénéficié d’explorations dynamiques 12 mois après l’hémorragie. La prévalence globale des déficits hypophysaires à un an est de 36.4% (35.5% de déficits isolés). Les déficits somatotropes, thyréotropes, corticotropes, gonadotropes et lactotropes représentent 18.5%, 13.9%, 3.9%, 1.9% et 0.9% des sujets. 18.1% des patients avec déficit ont reçu un traitement substitutif. Nous notons une association entre l’existence d’un déficit et la localisation antérieure de l’anévrysme (p=0.04) (Artère cérébrale antérieure, communicante antérieure et postérieure, carotide) mais pas d’association avec la gravité, les modalités thérapeutiques ou les complications de l’hémorragie. Les déficits sont plus fréquents après hémorragie idiopathique (p=0.025).

Conclusion : Les déficits hypophysaires post hémorragies méningées sont fréquents, mais le plus souvent isolés et partiels. Une consultation en endocrinologie un an après l’hémorragie est souhaitable. La recherche systématique d’un déficit somatotrope, le plus souvent isolé est discutable.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.