Résumé
Troubles métaboliques de la mère, comment l'environnement intra-utérin impacte la santé cardiovasculaire de la génération à venir
C. Fassot*a (Dr)
a UMRS CNRS 6214/ INSERM 1083, Angers, FRANCE
* celine.fassot@inserm.fr
Depuis une vingtaine d’années, des données tant épidémiologiques qu’expérimentales suggèrent que des modifications de l’environnement intra-utérin entraînent des anomalies fœtales responsables d’une programmation in utero de maladies cardiovasculaires. Ainsi, l’exposition à différents facteurs (obésité, diabète, tabac, alcool, médicaments…) durant la vie fœtale serait à l’origine de changements définitifs de structure ou de fonction de tissus du fœtus, prédisposant au développement de pathologies cardiovasculaires à l’âge adulte telles que les maladies coronariennes, le diabète de type 2 ou l’hypertension artérielle.
L’apport nutritionnel du fœtus en cas de grossesse chez la femme présentant un diabète ou une obésité est ainsi totalement déséquilibré. Alors que pour les femmes enceintes, l'obésité et le diabète entrainent un risque accru de complications foeto-maternelles, il apparaît de plus en plus clairement que naître d'une mère obèse ou diabétique augmente également le risque pour la descendance de développer des troubles dès l'enfance. En effet, en plus d’avoir des effets directs sur la mère, l’obésité et le diabète maternels avant et pendant la grossesse perturbent l’homéostasie du glucose, la sensibilité à l’insuline, la synthèse des acides aminés et le métabolisme des graisses du nouveau-né, augmentant ainsi son risque d’obésité et de comorbidité.
Mais si les complications maternelles, obstétricales et fœtales d’une grossesse chez la femme obèse ou diabétique sont bien connues, peu d’informations sont disponibles sur le devenir à long terme des enfants nés de ces mères, notamment en termes de pathologies cardiovasculaires.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.