Résumé
Myosite orbitaire basedowienne évoluant pour son propre compte : à propos d’un cas
S. Toujani*a (Dr), Z. Aydia (Dr), F. Daouda (Dr), L. Bailia (Pr), B. Ben Dhaoua (Pr), F. Boussemaa (Pr)
a Service de médecine interne. Hôpital Habib Thameur, Tunis, TUNISIE
* sana_toujani@live.fr
L’orbite est la deuxième cible, après la thyroïde, dans les pathologies thyroïdiennes auto-immunes, en particulier la maladie de Basedow (MB). La bonne connaissance de la présentation clinique et des approches thérapeutiques permet d’améliorer le pronostic fonctionnel et esthétique.
Patient âgé de 56 ans était suivi pour une MB compliquée d’une myosite orbitaire (MO) sévère de l’œil gauche. Il était traité par les antithyroïdiens de synthèse et par une ira thérapie à l’iode 131, avec un passage en hypothyroïdie définitive. Une corticothérapie à forte dose était indiquée avec une diminution nette des phénomènes inflammatoires locaux. Le patient avait présenté, quatre ans plutard, alors qu’il était bien substitué, une deuxième poussée de MO bien stabilisée par les corticoïdes. Après une rémission d’une année, il avait présenté une rougeur, une douleur et une baisse de l’acuité visuelle à l’œil droit. L’examen ophtalmologique avait montré au niveau de l’œil droit: une AV à 6/10, un chemosis et une papille hyperhémiée. L’IRM cérébro orbitaire avait montré une exophtalmie grade II bilatérale avec une myopathie orbitaire inflammatoire active. Le diagnostic d’une myosite orbitaire basedowidienne réfractaire était alors retenu. Le patient était traité par une corticothérapie à forte dose en association avec le méthotrexate par analogie à la myosite orbitaire idiopathique. On n’a pas actuellement assez de recul pour juger de l’efficacité de ces traitements.
Dans certains cas comme dans notre observation, la MO peut être réfractaire et continuer à évoluer pour son propre compte malgré la stabilisation de la MB; posant ainsi un véritable dilemme thérapeutique.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.