Résumé
Pratique des endocrinologues français en lipidologie : évaluation lors des situations complexes à la frontière des recommandations
A. Lecus*a (Mlle), C. Colinb (Pr), S. Touzetb (Dr), A. Denisb (Mme), B. Vergesc (Pr), S. Charrièrea (Dr), R. Valerod (Pr), S. Béliardd (Pr), B. Duly-Bouhanicke (Pr), V. Durlachf (Pr), F. Bonnetg (Pr), E. Bruckerth (Pr), B. Carioui (Pr), G. Raverota (Pr), G. Chabrierj (Pr), P. Moulina (Pr)
a Fédération d’Endocrinologie, Groupement Hospitalier Est, Bron, FRANCE ; b Unité de recherche sur la qualité et la sécurité des soins, Pôle IMER, Lyon, FRANCE ; c Service Endocrinologie, Diabétologie et Maladies Métaboliques, Dijon, FRANCE ; d Service Nutrition, Maladies Métaboliques, Endocrinologie, CHU Timone, Marseille, FRANCE ; e Service de médecine interne et hypertension artérielle, Hôpital Rangueil, Toulouse, FRANCE ; f Prévention cardiovasculaire, Hôpital Robert Debré, Reims, FRANCE ; g Service d'endocrinologie diabétologie et nutrition, Rennes, FRANCE ; h Service Endocrinologie métabolisme et prévention cardiovasculaire, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, FRANCE ; i Service d’Endocrinologie, Maladies Métaboliques et Nutrition, CHU Nantes, Nantes, FRANCE ; j Service de Médecine Interne, Endocrinologie, Nutrition, Hôpital de Hautepierre, Strasbourg, FRANCE
* aurelie.lecus@hotmail.fr
Il existe de nombreuses recommandations récentes sur le traitement des dyslipidémies (SFC-EAS/AHA-ACC/IAS), parfois contradictoires. Certaines situations cliniques se situant à la frontière du champ traité par les recommandations, nous avons souhaité évaluer le comportement des endocrinologues français face à ces situations.
516 endocrinologues (289 femmes et 212 hommes) ont répondu à 6 cas cliniques soumis en ligne via un sondage effectué en juillet et septembre 2015. Selon la méthode Delphi, 10 experts ont attribué une note sur 10 à chaque item de chaque cas clinique appréciant la conformité escomptée par rapport aux recommandations thérapeutiques et l’agressivité thérapeutique. Les variables explicatives prises en compte en analyse univariée puis multivariée ont été : sexe, âge, inter-région d’exercice, lieu d’exercice, mode d’exercice et lecture régulière d’au moins une revue internationale.
La conformité est en moyenne de 6,2 (+/-2,0) et l’agressivité de 5,1 (+/-1,7), proches des valeurs moyennes établies par les experts. Le score de conformité et celui de l’agressivité sont étroitement corrélés (r=0,669, p<10-3). Seuls l’âge (le score le plus bas étant observé chez les plus de 50 ans p=0,0038) et le mode d’exercice non libéral vs libéral (moyenne 6,5+/-2,0 vs 5,8+/-1,9 p=0,0001) sont associés avec le score de conformité. En analyse multivariée, ces deux variables explicatives demeurent indépendantes mais le meilleur modèle explique moins de 10% de la variabilité des scores.
Les tranches d'âges extrêmes et l’exercice libéral sont des facteurs associés avec une moindre conformité aux recommandations, toutefois cette enquête suggère que de nombreux facteurs additionnels non explorés sont susceptibles d’intervenir.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.