Résumé
Sécrétion d’inhibine-B par un corticosurrénalome
S. Espiard*a (Dr), N. Lahloub (Dr), M. Sibonyc (Dr), M. Bienvenud (Dr), J. Bertherata (Pr), B. Doussete (Pr), L. Groussina (Pr), R. Libéf (Dr)
a Service d’endocrinologie, hôpital Cochin, Paris, FRANCE ; b Service d’hormonologie, hôpital Cochin, Paris, FRANCE ; c Service d’anatomopathologie, hôpital Cochin, Paris, FRANCE ; d Service de médecine nucléaire, hôpital Cochin, Paris, FRANCE ; e Service de chirurgie endocrine, hôpital Cochin, Paris, FRANCE ; f Réseau COMETE-cancers de la surrénale, Paris, FRANCE
* stephanie.espiard@live.fr
Introduction
Les corticosurrénalomes sécrètent le plus souvent cortisol, androgènes et mineralocorticoïdes. La sécrétion d’autres peptides a été plus rarement décrite.
Observation
Un patient de 57 ans présentait une masse rétropéritonéale hypermétabolique avec métastases ganglionnaires, pulmonaires et péritonéale au scanner et au TEP-18FFDG. A l’évaluation biologique : hypercorticisme ACTH-indépendant modéré, androgènes et œstradiol normaux, LH normale [3.7UI/L (0.8-12], FSH freinée en base [0.14UI/L (1-12)] et après stimulation par GnRH. Devant la dissociation LH/FSH, l’inhibine-B a été mesurée. Elle était élevée à 1100pg/ml (28-294). L’immunohistochimie de la biopsie percutanée montrait un marquage pour SF1 (confirmant l’origine corticosurrénalienne) et pour l’inhibine-B. Après 2 cycles de chimiothérapie (etoposide, cisplatine et mitotane), les taux d’inhibine-B étaient effondrés (15pg/ml). Après 5 cycles, la maladie était stabilisée à l’imagerie, l’inhibine-B restait basse. Après résection en bloc de la tumeur, l’histologie a confirmé le diagnostic de corticosurrénalome (Weiss 9). Elle montrait une nette diminution du marquage pour l’inhibine-B et un contingent non marqué. Le patient a récidivé 6 mois après. Les taux d’inhibine-B lors la récidive étaient restés bas. Il est décédé à 9 mois.
Discussion
Une sécrétion d’inhibine-B par un corticosurrénalome (Fragoso, Horm Res, 2007) et un adénome (Kuhn, JCEM, 2002) a été déjà rapportée. Pour ce patient, les taux d’inhibine-B ont constitués initialement un marqueur de réponse thérapeutique. Une élévation de l’inhibine pro-α-C concernent 50% des corticosurrénalomes et pourraient constituer un marqueur de suivi (Hofland, Eur J Endocrinol, 2012). Une étude prospective pourra confirmer de même la fréquence et la valeur diagnostique de la sécrétion d’inhibine-B.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.