Résumé
Autosurveillance glycémique chez les diabétiques tunisiens: les barrières à une bonne observance.
D. Ben Nasra (Mme), M. Ben Cheikha (Dr), E. Haouat*a (Dr), H. Kandaraa (Dr), L. Ben Salema (Dr), C. Ben Slamaa (Dr)
a INSTITUT NATIONAL DE NUTRITION, Tunis, TUNISIE
* emnahaouat@hotmail.com
La mesure de la glycémie au doigt (GAD) est un outil majeur dans la prise en charge du diabète. Le but de notre étude était d’analyser les causes de non réalisation de GAD chez des diabétiques tunisiens insulinotraités.
On a inclus 55 diabétiques type 1 et 2 dont 25,5% d’hommes (n=14). L’âge moyen était de 34,4 ans.
La mesure de GAD a été prescrite par le médecin dans 72,7% des cas (n= 40).Les patients faisaient des GAD avec des cycles glycémiques complets, seulement au moment des malaises ou de façon casuelle dans 23,6% (n=13), 52,7% et 20,3% des cas. Seuls 27,3%(n=15) des patients connaissaient leurs objectifs glycémiques et 25,5%(n=15) réalisaient un autocontrôle. Le principal facteur limitant l’utilisation du lecteur était financier (45,5%) suivi de la contrainte temps (10,9%), douleur de piqure (7 ,3%) et la peur de l’hyperglycémie (7,3%). Parmi les erreurs techniques retrouvées : le non lavage et essuyage des mains, la piqure en pleine pulpe, le la réutilisation de l’aiguille respectivement dans 54,4%, 63,6% et 85,5% des cas. Lors de la consultation, 32,7%(n=18) des médecins ne « regardaient » pas les résultats des GAD. L’étude analytique a montré que la mesure des GAD était plus fréquente quand prescrite par le médecin (p=0,03) et quand il y avait moins d’erreurs techniques (p=0,003).
Ce travail souligne qu’outre le facteur financier (lecteur et bandelettes non pris en charge par la sécurité sociale), le manque de motivation et d’éducation technique des patients représentent des facteurs limitant la réalisation de GAD.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.