Résumé
Infundibulo-neuro-hypophysite dans le cadre d'un syndrome de Gougerot-Sjögren primaire, traitée avec succès par le mycophénolate mofétil.
C. Louvet*a (Mlle), S. Maqdasyb (Dr), M. Tekathb (Dr), V. Grobostb (Dr), V. Rieub (Dr), M. Ruivardb (Pr), G. Le Guennob (Dr)
a Université d'Auvergne, Clermont-Ferrand, FRANCE ; b Centre Hospitalier Universitaire de Clermont-ferrand, Clermont-Ferrand, FRANCE
* camille.louvet@wanadoo.fr
INTRODUCTION: L'hypophysite est une pathologie rare correspondant à une atteinte inflammatoire de la glande. La première ligne de traitement habituellement utilisée est la corticothérapie.
OBSERVATION: Nous rapportons le cas d'un homme de 60 ans, pris en charge initialement pour un diabète de type 2 et un syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS). Au cours de son suivi, il présenta un syndrome polyuro-polydipsique secondaire à un diabète insipide central, associé à un tableau clinique et biologique de panhypopituitarisme. L'IRM hypothalamo-hypophysaire retrouvait un épaississement de la tige pituitaire associé à un rehaussement intense, après injection de gadolinium, de la post-hypophyse, de la tige pituitaire et de l'hypothalamus. Devant ce tableau d'infundibulo-neuro-hypophysite, nous avons débuté une supplémentation hormonale associée à un traitement par mycophénolate mofétil (MMF). Après neuf mois de traitement, nous avons constaté une récupération complète des axes corticotropes et gonadotropes et une récupération partielle des axes somatotropes et thyréotropes. L'IRM cérébrale montrait une régression complète de l'épaississement nodulaire de la tige pituitaire.
DISCUSSION: Le traitement de l'hypophysite reste controversé. Dans notre cas, nous n'avons pas utilisé la corticothérapie car il n'y avait pas de signe de menace visuelle justifiant un traitement urgent et un risque de déséquilibre glycémique. Nous avons utilisé le MMF en raison de son efficacité démontrée lors de son utilisation dans certaines maladies auto-immunes, notamment dans le SGS. Nos résultats suggèrent que le MMF peut-être une alternative efficace à la corticothérapie. En outre, ce cas étend le spectre des manifestations neurologiques et endocrinologiques du SGS.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.