Résumé
Rémission d’une urticaire chronique après traitement d’une thyroïdite de Hashimoto
Y. Korta (Dr), H. Abdelhedi*a (Dr), N. Khammassia (Dr), O. Cherifa (Pr)
a faculté de médecine de tunis, Tunis, TUNISIE
* Haykel_abd@yahoo.fr
Introduction :
L’urticaire chronique est définie par une urticaire évoluant depuis au moins 6 semaines. Son association à une thyroïdite de Hashimoto a été décrite chez quelques patients avec une disparition totale des poussées d’urticaire à l’initiation du traitement substitutif chez certains d’entre eux.
Observation :
Il s’agit d’un homme de 65 ans qui rapporte depuis 1988 des épisodes récurrents (2 à 4 fois/an) de placards érythémateux et prurigineux touchant le tronc, les membres, les paumes, les plantes et le cuir chevelu. Les poussées survenaient surtout en période estivale et duraient de 3 semaines à 2 mois s’accompagnant parfois de dyspnée sifflante et de fièvre chiffrées à 39-40. Ces poussées ne répondaient pas aux antihistaminiques avec parfois aggravation paradoxale. En décembre 2012, l’apparition d’une asthénie avec ronflements nocturnes avait motivé la réalisation d’un bilan thyroïdien qui objectivait des TSH >60 µUI/ml et des FT4 effondrées. La recherche d’anticorps anti thyroglobuline était fortement positive et l’échographie cervicale montrait une thyroïde en involution. Le diagnostic de thyroïdite de Hashimoto a été retenu et le patient traité par L-thyroxine à la dose de 50µg avec augmentation progressive des doses jusqu'à obtention d’une euthyroïdie. Avec un recul de 2 ans et demi, aucun nouvel épisode d’urticaire n’a été rapporté.
Discussion:
La recherche d’une thyroïdite de Hashimoto devrait faire parti du bilan étiologique de toute urticaire chronique car le traitement substitutif peut permettre une résolution des poussées. Des études sont cependant nécessaires afin de déterminer s’il s’agit d’un facteur étiologique ou d’un simple facteur favorisant.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.