Les infections urinaires communautaires à entérobactéries sécrétrices de β-lactamase à spectre étendu chez les sujets diabétiques : quelles particularités ?
W. Marrakchi*a (Dr), A. Aouama (Dr), I. Koolia (Dr), Y. Kadrib (Dr), H. Ben Brahima (Pr), C. Loussaiefa (Pr), A. Toumia (Pr), M. Chakrouna (Pr)
a service des Maladies Infectieuses Hôpital Fattouma Bourguiba Monastir, Monastir, TUNISIE ; b Laboratoire de microbiologie Hôpital Fattouma Bourguiba Monastir, Monastir, TUNISIE
* marrakchiwafa02@gmail.com
Objectif :
Décrire les particularités épidémio-cliniques, microbiologiques et thérapeutiques des infections urinaires à EBLSE chez les sujets diabétiques.
Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur tous les malades hospitalisés pour une infection urinaire à EBLSE durant la période (2009-2015). Les malades étaient répartis en deux groupes, groupe A (les malades diabétiques) et groupe B ( les malades non diabétiques).
Résultats :
Il s’agissait de 82 souches d’EBLSE isolées chez 75 malades âgés en moyenne de 56,3 ans et répartis en 39 malades du groupe A (52%) et 36 malades du groupe B (48%). Vingt neuf malades diabétiques (74,3%) avaient reçu une antibiothérapie antérieure et 16 (41%) étaient hospitalisés dans les 6 mois précédents. Le diagnostic de pyélonéphrite aiguë, de cystite et de prostatite aiguë était posé dans 71,8%, 12,8% et 15,3% respectivement. Au plan microbiologique, tous les malades diabétiques avaient une leucocyturie significative avec une moyenne de 4908/mm3 (60-146000/mm3). E.coli était le germe le plus fréquemment isolé dans les deux groupes (61,5%vs 63,8%) suivi par K.pneumoniae (25,6% vs 22,2%). La résistance des entérobactéries aux fluoroquinolones, au cotrimoxazole, à la gentamicine et à l’amikacine était notée respectivement dans 92,3%, 84,6%, 74,3% et 20,5% chez les diabétiques. Aucune souche ne l’était à l’imipénème. Une bithérapie était prescrite dans 3 cas (7,7%) du groupe A et 5 cas (13,8%) du groupe B (p=0,469). Après une analyse univariée, aucune différence clinico-biologique n’était objectivé entre les deux groupes.
Conclusion :
Selon notre analyse le diabète ne représente pas un facteur de gravité des infections urinaires à EBLSE.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.