Prise en charge de l’acromégalie : enquête de pratiques en 2015
L. Foussier*a (M.), G. Raverotb (Pr), C. Cortet-Rudellic (Dr), P. Chansona (Pr)
a Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, APHP, Hôpitaux Universitaires Paris-Sud, site Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; b Fédération d’Endocrinologie, Groupement Hospitalier Est, Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE ; c Service d’Endocrinologie et Diabétologie, CHRU de Lille, Lille, FRANCE
* loic.foussier@aphp.fr
L'acromégalie fait appel à différentes modalités thérapeutiques, souvent utilisées de manière combinée. Les pratiques médicales concernant le traitement de l'acromégalie ont été évaluées par un sondage internet SFE en 2015 auprès de 298 endocrinologues de la SFE.
Pour les macroadénomes somatotropes, le traitement de première intention par chirurgie est préféré par 35% des endocrinologues interrogés (74% des votants) suivi par le traitement par analogue de la somatostatine (26% des médecins interrogés et 55% des votants). En post opératoire, si l'acromégalie n'est pas contrôlée quatre endocrinologues sur cinq démarrent un analogue de somatostatine, à dose intermédiaire dans 76% des cas, et cela quel que soit le statut glycémique. L'évaluation du traitement médical est majoritairement faite à 3 (52%) ou à 4 mois (22%). La radiothérapie hypophysaire est surtout proposée en cas d'augmentation du volume tumoral sous analogue de somatostatine (33%) plus qu’en cas de sécrétion résiduelle, 11,7% des endocrinologues déclarent ne jamais la proposer. L'adaptation thérapeutique se fait plus sur l'insulin like growth factor 1 (IGF-1) que sur l’hormone de croissance (growth hormone, GH) : 15,4% augmentent la dose d'analogue de somatostatine lorsque la GH est élevée et l'IGF1 normale contre 36,6% qui augmentent l'analogue lorsque l'IGF1 et la GH sont élevées.
En conclusion, les praticiens endocrinologues français ont une attitude non univoque quant à la prise en charge de l'acromégalie en général. Une majorité continue de proposer une chirurgie en première intention puis un traitement médical par analogue de la somatostatine, si la chirurgie n’a pas guéri le patient.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.