Prévalence de l’acromégalie chez les patients consultant pour une suspicion de syndrome d'apnée du sommeil (SAS) : résultats de l’étude ACROSAS.
JL. Pépina (Pr), LM. Galerneau*a (Dr), AL. Borelb (Dr), O. Chabreb (Pr), M. Sapenec (Dr), B. Stachd (Dr), J. Girey-Rannaude (Dr), R. Tamisiera (Dr), P. Caronf (Pr)
a Pôle Thorax et Vaisseaux, INSERM U1042, Grenoble, FRANCE ; b Service d'Endocrinologie et Diabètologie, Grenoble, FRANCE ; c Centre de Pneumologie Rivière, Bordeaux, FRANCE ; d Clinique Teissier, Valenciennes, FRANCE ; e Cabinet de Pneumologie, Grenoble, FRANCE ; f Service d'Endocrinologie et Maladies métaboliques, CHU Larrey, Toulouse, FRANCE
* lmgalerneau@chu-grenoble.fr
Objectif: L'acromégalie est une affection endocrinienne rare (prévalence 45-125 cas/million) due à l’hypersécrétion de GH par un adénome hypophysaire. 65 à 80% des acromégales ont un SAS au diagnostic. Un dépistage de l’hypersécrétion somatotrope semble nécessaire parmi les patients consultant pour un SAS.
Patients et Méthodes: Patients vus pour une suspicion de SAS au CHU de Grenoble et chez 10 pneumologues libéraux de Novembre 2013 à Octobre 2014. Les données cliniques et co-morbidités étaient renseignées, une polysomnographie/polygraphie et un dosage de l’IGF-1 étaient réalisés. Lorsque l'IGF-1 était élevé (fonction de l’âge et du sexe), un dosage de GH au cours de l’HGPO était réalisé. Une hypersécrétion somatotrope imposait une IRM hypophysaire et une consultation endocrinologique afin d’affirmer une acromégalie.
Résultats : Parmi 873 patients vus pour suspicion de SAS, 817 ont eu un dosage d'IGF-1 et 755 une polysomnographie/polygraphie. 567 avaient un SAS+ (index apnée/hypopnée > 15) : il s’agissait d’hommes (68%), plus âgés (54±12 vs 48±13 ans, p<0,0001), ayant un BMI plus important (31,4±6,6 vs 29,0±6,0 kg/m2, p<0,0001) par rapport aux 188 patients SAS-. Parmi les patients SAS+, 5 avaient une augmentation de plus de 10% de l’IGF-1, et 2 une acromégalie secondaire à un macroadénome somatotrope. Aucun patient SAS- avait une acromégalie.
Conclusion : Parmi les patients SAS+, la prévalence de l’acromégalie est supérieure à 35/10000, et est plus importante que dans la population générale. Des études ultérieures doivent évaluer le coût/efficacité du dépistage de l’acromégalie par le dosage de l’IGF-1 chez les patients présentant un SAS.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.