Impact de la chimiothérapie adjuvante dans le cancer du sein sur la fonction ovarienne chez les femmes jeunes : à propos de 102 cas
C. Elm'Hadi*a (Dr), A. Moumenb (Dr), MR. Khmamouchea (Dr), M. Toreisa (Dr), T. Mahfouda (Pr), R. Tanza (Pr), H. Errihanic (Pr), M. Ichouc (Pr)
a service d’oncologie médicale, hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, MAROC ; b service d’endocrinologie, hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, MAROC ; c service d’oncologie médicale,institut national d'oncologie, Rabat, MAROC
* dr.choukrielmhadi@hotmail.com
Introduction :
La chimiothérapie altère la fonction folliculaire à l’ origine d’une hypo-œstradiolémie et d’une élévation des gonadotrophines. Son administration chez la jeune femme peut induire une aménorrhée d’incidence variable en fonction des définitions, et des drogues utilisées. L’objectif de notre étude est d’étudier l’incidence de l’aménorrhée chimio induite (ACI) chez les femmes jeunes (<45 ans) traitées pour cancer du sein localisé ainsi que les facteurs intervenant dans son installation.
Méthodes :
Etude cohorte rétrospective réalisée sur une période de trois ans allant de Janvier 2012 à Décembre 2015, et portant sur 102 femmes d’ âgée ≤ 44 ans traitées pour cancer du sein localisé au service d’oncologie médicale de l’hôpital militaire d’instruction Mohammad V de rabat.
Résultats :
L’âge moyen était de 37,1±4,5. Plus de la moitié étaient mariée (59 .8%) et 88.2% avaient un carcinome canalaire infiltrant. 93.1% de nos patientes avaient reçu une chimiothérapie adjuvante 1 à 2 mois après chirurgie et 4.9% avaient reçu une chimiothérapie néo-adjuvante. L’incidence de l’ACI était estimée à 70% dont presque la moitié était installée après la troisième cure de chimiothérapie. Cette ACI était définitive dans 34.4% des cas avec une durée moyenne de 11,7 ± 8,2 mois. l’ACI était significativement associée à un âge supérieur à 40 ans et a l’utilisation des anthracyclines.
Conclusion :
La chimiothérapie dans le cancer du sein induit une aménorrhée transitoire ou permanente chez les femmes non ménopausées et l’âge est le principal facteur qui influence la reprise des règles.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.