Profil des acides gras polyinsaturés plasmatiques: différences entre hommes et femmes
M. Messedia (Mme), M. Naifarb (Dr), F. Haj Kacemc (Dr), M. Turkib (Dr), A. Lahianib (Dr), A. Elleuchb (Dr), M. Abid*c (Pr), F. Ayedib (Pr)
a Unité de recherche 12ES17 Bases moléculaires de la pathologie humaine, faculté de médecine de Sfax, Sfax, TUNISIE ; b Laboratoire de biochimie, CHU Habib Bourguiba Sfax, Sfax, TUNISIE ; c Service d'endocrinologie, CHU Hedi Chaker Sfax, Sfax, TUNISIE
* mohamed.abid@rns.tn
Objectifs
Depuis plusieurs années, les acides gras polyinsaturés (PUFA) sont au cœur de l’intérêt de nombreuses équipes de recherche. Ces PUFA sont bio synthétisés à partir de précurseurs à l’aide d’enzymes indispensables: les désaturases. On se propose d’étudier le profil des PUFA dans la population générale tunisienne et dégager les principales différences entre les 2 sexes.
Patients et Méthodes
99 sujets en bonne santé apparente ont été inclus dans l’étude. Ils ont bénéficié d’une enquête alimentaire, d’un examen clinique et d’un bilan métabolique comportant le dosage de la glycémie, bilan lipidique, CRPµs, fibrinogen, homocysteine. Le dosage des acides gras a été effectué par chromatographie gazeuse.
Résultats
L’âge moyen de la population d’étude était 41.6 ± 10.7 ans. Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 sexes concernant le régime alimentaire, l’âge, le poids, la tension artérielle et les chiffres de glycémie. Par contre, il y avait une différence significative concernant le taux des TG, HDL et le profil des PUFA plasmatiques. En effet, les hommes avaient un taux significativement plus abaissé, d’acide arachidonique (AA), d’acide docosahexanoique (DHA), d’acide docosapentanoic (DPA), omega-3 totaux et du rapport Omega-6/3. La delta 5 désaturase était plus augmentée chez les femmes par rapport aux hommes.
Conclusion
Cette étude a montré que les femmes ont des taux supérieurs d’oméga 3 totaux plasmatiques par rapport aux hommes. Les données obtenues avec les modèles animaux étayent l’hypothèse selon laquelle les hormones sexuelles peuvent influer sur l’expression des désaturases, notamment au niveau hépatique.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.