Traitement endoscopique endonasal mini-invasif de la neuropathie optique réfractaire dysthyroïdienne : rationnel et résultats
M. Berhouma*a (Dr), C. Vartin-Vardanianb (Dr), T. Jacquessona (Dr), L. Du Pasquierc (Dr), F. Borson Chazotd (Pr), E. Jouanneaua (Pr), C. Bournaud Salinase (Dr)
a Service de Neurochirurgie B - Hôpital Pierre Wertheimer - Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE ; b Service d'ophtalmologie - Hôpital Pierre Wertheimer - Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE ; c Centre hospitalier national d'ophtalmologie des Quinze-Vingts, Paris, FRANCE ; d Service d'endocrinologie - Hôpital Louis Pradel - Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE ; e Service de médecine nucléaire - Hôpital Louis Pradel - Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE
* berhouma.moncef@gmail.com
Introduction
La neuropathie optique est une complication redoutable de l’orbitopathie Basedowienne avec une incidence estimée entre 3 à 5%. La décompression chirurgicale demeure une solution efficace en cas de menace visuelle. Les solutions chirurgicales classiques par voies maxillo-faciale et ORL connaissent des limitations particulièrement en termes de décompression du canal optique proprement dit. La voie endoscopique endonasale permet une décompression intégrant le canal optique et la paroi médiale de l’orbite.
Matériel et Méthodes
Les patients porteurs d’une neuropathie optique réfractaire dysthyroïdienne réfractaire à la corticothérapie ont été sélectionnés sur des critères neuro-ophtalmologiques lors d’une consultation multidisciplinaire dédiée. Tous les patients ont été explorés en pré-opératoire et post-opératoire immédiats puis à 3 mois par un bilan neuro-ophtalmologique (champs visuel, acuité visuelle, fond d’œil, OCT, exophtalmométrie, bilan oculomoteur, vision des couleurs, score d’activité), une imagerie orbitaire ainsi qu’une évaluation endocrinienne.
Résultats
Onze patients présentant une neuropathie optique dysthyroïdienne réfractaire ont été sélectionnés sur 12 mois. Seize canaux optiques ont été décomprimés. La morbidité et la mortalité opératoires sont nulles. Dix patients (90,9 %) ont été améliorés dès l’évaluation post-opératoire immédiate. Aucune dégradation post-opératoire ne fut notée.
Discussion
La décompression endoscopique endonasale du canal optique et de l’apex orbitaire constitue une solution simple et efficace dans la gestion de la neuropathie optique dysthyroïdienne réfractaire à la corticothérapie. Une étude prospective en cours comprenant plus de patients sur une période de suivi plus longue devrait permettre de confirmer ces données et d’affiner le processus de sélection des patients éligibles.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.