Stress post traumatique et chirurgie hypophysaire : résultats préliminaires d’une étude pilote.
M. Dupuy*a (Dr), M. Da Silvab (Dr), B. Salmonc (Dr), S. Grunenwaldd (Dr), P. Carond (Pr)
a Service de Neurochirurgie, Clinique de l'Union, Saint-Jean, FRANCE ; b Service de Neurochirurgie, CHU Purpan, Toulouse, FRANCE ; c Laboratoire Octogone - CERPP, EA 4156, Toulouse, FRANCE ; d Service d'Endocrinologie et maladies métaboliques, CHU Larrey, Toulouse, FRANCE
* martindupuy@yahoo.fr
Contexte et objectif :
La chirurgie intracrânienne est fréquemment associée en post-opératoire à la survenue d’un syndrome de stress post traumatique (SSPT). Le but de notre étude est de déterminer si la chirurgie hypophysaire est associée à un SSPT et de tenter d'en identifier les facteurs de risque.
Patients et Méthodes :
Entre 2014 et 2016, 105 chirurgies hypophysaires par voie transphénoïdale endoscopique ont été réalisées. Un suivi par auto-questionnaire Post-Traumatic Stress Disorder Checklist Scale, PCL-S), a été proposé aux patients après la chirurgie (SSPT si PCL-S ≥ 44). Les données démographiques et endocriniennes, l’indication chirurgicale et les suites post-opératoires ont également été étudiées.
Résultats :
Soixante patients (31 hommes, 29 femmes), âge moyen 55 ans (± 16 ans), ont été évalués après la chirurgie (10 ± 6 mois). Le score médian de PCL-S était de 23,5. Chez 3 femmes et 3 hommes, le PCL-S était ≥ à 44, signant le diagnostic de SSPT. Un SSPT était retrouvé plus fréquemment en cas de complications postopératoires (p=0.013) ou de non guérison endocrinienne (p=0,023).
Conclusion :
Le SSPT est rare après une chirurgie hypophysaire par voie transphénoïdale endoscopique. La survenue de complications postopératoires et la non guérison sont des facteurs de risques significativement associés au SSPT. Un dépistage et un suivi rapproché de ces patients à risques pourraient permettre de diminuer l’incidence du SSPT. Afin d’étayer ces résultats il est nécessaire d’augmenter la cohorte des patients opérés et d’étudier un groupe contrôle de patients suivi médicalement pour un adénome hypophysaire non opéré.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.