Hyperthyroïdies sévères réfractaires : à propos de 17 cas pris en charge à la Pitié Salpêtrière.
C. Saie*a (Mlle), C. Ghandera (Dr), S. Sahebb (Dr), N. Jumentierc (Dr), F. Kharchac (Dr), N. Beghdadid (Dr), S. Bekkia (Mme), D. Lemeslee (Dr), L. Leenhardta (Pr), C. Buffeta (Dr), C. Tresalletf (Pr)
a Unité Thyroïde et Tumeur endocrine, Institut E3M, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Université Paris VI, Paris, FRANCE ; b Service d'hématologie clinique et de Thérapie Cellulaire, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris, FRANCE ; c Service d’endocrinologie, Institut E3M, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Université Paris VI, Paris, FRANCE ; d Service d’anesthésie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris, FRANCE ; e Service d’anesthésie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris, France, Paris, FRANCE ; f Service de chirurgie viscéral et endocrinienne, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Université Paris VI, Paris, FRANCE
* clotilde.saie@gmail.com
L’hyperthyroïdie peut être potentiellement grave et nécessite toujours un traitement.
Lorsque les antithyroïdiens de synthèse (ATS) sont inefficaces ou responsable d’effets secondaires, les ressources thérapeutiques sont limitées. Nous évaluons l’efficacité des échanges plasmatiques (EP) dans ces hyperthyroïdies réfractaires.
Méthodes : Analyse rétrospective de 17 patients présentant des hyperthyroïdies réfractaires : 10 maladies de Basedow, 6 patients avec hyperthyroïdie par surcharge iodée, et une patiente avec hyperémésis gravidarum et grossesse gémellaire dans un contexte de mutation activatrice du récepteur de la TSH. D’autres traitement (cholestyramine, glucocorticoïdes) étaient administrés pour certains patients, sans efficacité.
Résultats : La T4 moyenne était à 70 pmol/l (3.3N) et la T3 à 23 pmol/l (3.4N). Après un EP, la T4 et la T3 diminuait de 32,5% et 32% respectivement. Au total, les séances itératives d’EP ont permis une baisse de 48% pour la T4 et de 52% pour la T3. En moyenne, 3 EP ont été réalisées par patients. 6 patients ont nécessité plus de 4 EP (3 maladies de Basedow, 1 hyperthyroïdie par surcharge iodée, 1 mutation activatrice du récepteur de la TSH). 10 patients ont eu une thyroïdectomie et un patient de l’iode 131, en euthyroïdie biologique, sans complication.
Chez les 6 patients présentant une hyperthyroïdie à l’amiodarone, l’amélioration clinique et biologique était obtenue après des EP itératifs (4 en moyenne), et un patient a continué l’amiodarone malgré l’hyperthyroïdie.
Conclusion : Avant traitement radical des hyperthyroïdies réfractaires, les EP sont une option thérapeutique efficace et sûre, en cas de contre-indication ou inefficacité des ATS.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.