Peut-on diagnostiquer et “grader” l’hyperthyroïdie infra-clinique sur les critères biologiques ? Premiers résultats de l’étude PIRATHES à propos de 109 patients
B. Goichot*a (Pr), S. Vinziob (Dr), M. D'Herbomezc (Dr), P. Carond (Pr)
a Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, FRANCE ; b Groupe Hospitalier Mutualiste, Grenoble, FRANCE ; c CHRU, Lille, FRANCE ; d CHU, Toulouse, FRANCE
* bernard.goichot@chru-strasbourg.fr
Contexte
L’hyperthyroïdie infra-clinique (HIC) repose sur une définition biologique, mais aucune étude n’a évalué l’impact des méthodes de dosage sur la définition et sa gradation (G1 : 0,1<TSH<0,4mU/L, G2 : TSH<0,1mU/L). Pirathes est un essai multicentrique randomisé évaluant l’intérêt du traitement par I131 sur le risque de fibrillation auriculaire chez des patients avec HIC. A l’inclusion, les patients avaient une TSH < 0,4 mU/L (à 2 reprises) et une T4L et T3L dans l’intervalle de référence des trousses utilisées localement.
Méthodes
84 F/25 H âgés de 64 (50-86) ans ont été inclus. TSH, T4L, T3L ont été dosées dans la même série en utilisant les trousses Beckman, Abbott et Roche.
Résultats : A l’inclusion, la TSH était à 0,09±0,09 mU/L. 27,5% des patients avaient une HIC G1 et 72,5% une G2 avec les dosages locaux contre respectivement de 29,4 à 33 % et de 55 à 65,1 % avec les dosages centralisés. Suivant les trousses, le nombre de patients ayant une TSH > 0,4 mU/L variait de 3,7 à 11%. Des valeurs au-dessus de l’intervalle de référence étaient constatées pour 4,6-6,4 % des patients pour la T4L et pour 4,6 à 25,2 % pour la T3L.
Discussion : Chez plus d’un 1/3 des patients le diagnostic d’HIC n’aurait pas été porté avec les trousses de dosages centralisés (euthyroïdie 11%, hyperthyroïdie 25%). La notion de marge d’erreur dans les différents dosages de TSH, T4L et T3L devrait impérativement être prise en compte pour la définition et la gradation de l’HIC.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.