Prévalence de l’hypogonadisme au cours de l’insuffisance rénale chronique.
I. Oueslati*a (Dr), M. Ounissib (Pr), S. Azaiezb (Dr), J. Belaghaa (Dr), K. Khiaria (Pr), N. Ben Abdallaha (Pr), T. Ben Abdallahc (Pr)
a Service de Médecine Interne A, unité d'Endocrinologie. Hôpital Charles Nicolle, Tunis, TUNISIE ; b Service de Médecine Interne A, unité de Néphrologie. Hôpital Charles Nicolle, Tunis, TUNISIE ; c Service de Médecine Interne A. Hôpital Charles Nicolle, Tunis, TUNISIE
* Ouesibtissem@gmail.com
Objectif : Déterminer la prévalence de l’hypogonadisme au cours de l’insuffisance rénale chronique (IRC).
Patients et méthodes
Etude transversale ayant intéressé 30 patients suivis pour une IRC (stades 3 et 4 dans 11 cas et stade terminal dans 19 cas). Tous ces patients ont fait l’objet d’une évaluation de la fonction érectile par le questionnaire IIEF-5 et de dosages plasmatiques de la testostérone totale, de la prolactine et des gonadotrophines.
Résultats
L’âge moyen de nos patients était de 49,6 ± 9 ans. Une dysfonction érectile (DE), une baisse de la libido et une perte de l’érection matinale étaient présentes respectivement chez 76,6%, 27,6% et 27,6% des patients.
Chez les patients avec DE, la testostéronémie moyenne était de 13,62 ± 6,68 nmol/l (extrêmes : 2,81-25,26). Une hypotestostéronémie a été retrouvée chez 27,8% des patients. Dans ce groupe, les gonadotrophines étaient normales, en faveur d’un hypogonadisme central.
La prolactinémie moyenne était de 890 ± 939 mU/l. Elle était significativement plus élevée chez les patients en insuffisance rénale terminale que chez ceux aux stades 3 et 4 (p=0,04). L’ hyperprolactinémie a été retenue chez 44,4% des patients avec DE.
Discussion
L’IRC est responsable de nombreuses modifications de l'équilibre hormonal touchant la synthèse et le métabolisme des androgènes, l'axe hypothalamo-hypophysaire et la synthèse de prolactine. Chez l’homme, l’IRC peut entraîner une hyperprolactinémie, un hypogonadisme hypogonadotrope et une insuffisance testiculaire primitive.
Ainsi, les dosages de la testostérone et de la prolactine doivent être indiqués particulièrement chez les patients ayant une baisse de la libido.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.