Hypothyroidie profonde révélée par un syndrome délirant
M. Bennour*a (Dr), Y. Korta (Dr), H. Abedelhedia (Dr), N. Khamassia (Dr), O. Cherifa (Pr)
a service de médecine interne, Hôpital Razi, faculté de médecine de Tunis, Tunis, TUNISIE
* marwa.bennourr@gmail.com
Introduction :
Les troubles psychiques au cours de l’hypothyroïdie sont classiquement caractérisés par un syndrome anxio-dépressif.les états confusionnels et les psychoses sont très rares.
Observation :
Patiente âgée de 27 ans aux antécédents d’hypothyroïdie iatrogène post thyroïdectomie pour maladie de basedow sous traitement substitutif arrêté de son propre chef depuis 2 ans. Hospitalisée au service de psychiatrie pour syndrome délirant évoluant depuis 6 mois à mécanisme hallucinatoire cinesthésique et traitée par rispéridone depuis deux semaines sans amélioration. L’examen cutané notait un œdème palpébrale, un visage bouffi et une infiltration cutanée diffuse associée à une xérodermie. L’examen neurologique notait un ralentissement psychomoteur avec abolition des réflexes et déficit musculaire proximal. L’examen cardiovasculaire notait une bradychardie à 60bpm avec microvoltage à l’ECG. A la biologie : hypothyroïdie profonde avec FT4 : effondrée TSH :328 UI/ml, anémie normochrome normocytaire à 6 g/dl, myolyse avec CPK à 2965 UI /l et LDH à 710, cytolyse ASAT/ALAT : 76/95 et hypoprotidémie à 52 g/l. L’échographie cardiaque a montré une péricardite de moyenne abondance sans signes de mauvaise tolérance hémodynamique. La patiente a été mise sous lévothyroxine sodique et béta bloquant avec disparition totale de la symptomatologie psychiatrique.
Discussion:
Dans les formes sévères de myxœdème, les complications psychiatriques qui s'observent le plus sont les états confusionnels. Plus rarement, il s'agit de psychoses délirantes, d’hallucinations ou de paranoïa comme le cas de notre patiente. Ces états souvent résistants au tt antipsychotique répondent bien au traitement par hormonothérapie
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.