Hyperpigmentation cutanée : penser à la maladie d’Addison
L. Belhadj*a (Dr), H. Hammami Ghorbela (Dr), M. Somaïa (Pr), A. Zaouaka (Dr), S. Fennichea (Dr)
a Service de dematologie, Hôpital Habib Thameur, Tunis, TUNISIE
* lolito.bh222@gmail.com
Introduction
L’hyperpigmentation cutanée est classiquement décrite dans la maladie d’Addison. Nous rapportons les observations de deux patientes qui avaient une maladie d’Addison révélée par une pigmentation cutanée.
Observation 1
Une patiente âgée de 56 ans suivie pour hypothyroïdie sous traitement substitutif, s’est présentée pour des taches mélanodermiques du cou, du tronc et des plis palmaires ainsi que des tâches ardoisées des faces internes des joues. La cortisolémie de base était basse et le test au synacthène était négatif. Le diagnostic d’une maladie d’Addison a été ainsi retenu.
Observation 2
Une patiente âgée de 44 ans a consulté pour une mélanodermie du visage et des plis palmaires évoluant depuis 2 mois. Devant la notion d’amaigrissement une insuffisance surrénalienne a été suspectée. La cortisolémie de base était normale mais l’ACTH était élevée et le test au synacthène négatif. Le diagnostic d’insuffisance surrénalienne lente a été retenu.
Discussion
La mélanodermie est secondaire à la stimulation de la fonction mélanocytaire du fait du taux plasmatique élevés de MSH et de l’ACTH. La localisation de la pigmentation aux régions découvertes, aux plis de flexion, ainsi que la présence de taches ardoisées de la muqueuse buccale, évoquent une mélanodermie d’une maladie d’Addison. Classiquement, les paumes sont respectées par la pigmentation (en dehors des plis de flexion).
Devant une pigmentation persistante des zones photoexposées et des muqueuses, même en l’absence d’autres manifestations cliniques évocatrices et de troubles ioniques, il est important d’évoquer la maladie d’Addison et de procéder aux explorations hormonales
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.