Analyse des facteurs de risque d'hémorragie infraclinique dans les adénomes hypophysaires non fonctionnels
E. Fasciglione*a (Mlle), H. Cebulab (Dr), F. Lucaa (Dr), MDN. Santinb (Mlle), F. Severacc (Dr), JL. Dietemannd (Pr), F. Proustb (Pr), B. Goichota (Pr)
a Service de Médecine Interne, Endocrinologie et Nutrition Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, FRANCE ; b Service de Neurochirurgie Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, FRANCE ; c Département d'épidémiologie et de santé publique Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, FRANCE ; d Service de Radiologie Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, FRANCE
* elsa.fasciglione@chru-strasbourg.fr
Introduction : L’apoplexie hypophysaire est une complication rare, potentiellement grave des adénomes hypophysaires non fonctionnels (ANF). Certains facteurs de risque ont été suggérés notamment la prise d’anticoagulants, d’antiagrégants, l'HTA, le diabète et les cancers. Les IRM sont aujourd’hui plus précises détectant au sein des ANF des hémorragies intrahypophysaires asymptomatiques que nous nommerons hémorragies infracliniques (HI).
Objectifs: Evaluer la prévalence, les facteurs de risques des HI et leurs impacts sur les fonctions hypophysaires.
Méthode : Etude rétrospective de 64 patients ayant présentés un ANF entre janvier 2012 et décembre 2014 aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. La population a été divisée en groupe HI et groupe contrôle en fonction des données de l’IRM.
Résultats: La prévalence des HI était de 34.38%. Concernant les facteurs de risque d’apoplexie, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes. 77.2% des patients du groupe HI présentaient un déficit antéhypophysaire comparé à 45.2% du groupe contrôle (p<0.05). Dans le groupe HI, 27% présentaient un hypocorticisme isolé, 18% un hypothyroïdisme, 18% un hypogonadisme et 13% un panhypopituitarisme (minimum 3 lignées atteintes). Dans le groupe contrôle les déficits isolés corticotrope, thyréotrope, gonadotrope et le panhypopituitarisme étaient respectivement retrouvés dans 12%, 12% ,14% et 7% des cas.
Conclusion : Dans cette cohorte d’ANF un tiers des patients a présenté une HI. Aucun lien entre de potentiels facteurs de risque et ces HI n’a été retrouvé. Les déficits antéhypophysaires étaient statistiquement plus fréquents dans le groupe HI. Des études prospectives de plus grande puissance sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.