Hypoglycémie organique et grossesse : une cause exceptionelle.
C. Ambonville*a (Dr), J. Certona (Dr), S. Oliviera (Dr), L. Vittaza (Dr)
a Hopital Robert Ballanger, service d'endocrinologie, Aulnay Sous Bois, FRANCE
* caroline.ambonville@ch-aulnay.fr
Introduction
Nous rapportons l’observation d’une jeune femme, enceinte de 6 mois, présentant des hypoglycémies organiques révélant un carcinome hépato-cellulaire métastasique compliquant une hépatite B active.
Observation
Notre patiente, âgée de 31 ans, est admise à 30 semaines d’aménorrhée pour un coma hypoglycémique. Elle décrit des épisodes similaires à répétition depuis le début de la grossesse. Les dosages de peptide C et d’insulinémie excluent un insulinome. Le scanner retrouve une volumineuse formation tissulaire hépatique avec des localisations secondaires pulmonaire. La biopsie de cette lésion, puis la découverte d’une hépatite B active, établissent le diagnostic. Il est proposé une extraction fœtale, puis un traitement par Sorafénib.
Discussion
Les hypoglycémies organiques sont exceptionnelles pendant la grossesse, et de diagnostic difficile.
Dans ce cas, la gravité du tableau nous a incité à poursuivre les explorations, faisant découvrir un CHC secondaire à une hépatite B active.
Cette dernière n’était pas connue de la patiente, née et élevée au Sénégal, et probablement héritée d’une transmission materno-fœtale. Les cancers secondaires au virus B ne sont pas exceptionnels sur ce terrain. Le mécanisme des hypoglycémies apparait lié à une consommation excessive de glucose par la tumeur et ses métastases, ainsi qu’à une destruction du parenchyme hépatique sain entrainant une diminution de la néoglucogènèse. La prise en charge repose sur la chirurgie. Les inhibiteurs de protéine kinase sont proposés dans les formes métastatiques.
Au total, l’association hypoglycémie organique, grossesse et CHC est exceptionnelle, mais doit être connue en raison de la gravité potentielle pour la mère et l’enfant.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.