Effets indésirables thyroïdiens des nouvelles immunothérapies : l'expérience paloise
M. Carpentiera (Mlle), A. Laviellea (Dr), C. Voinota (Dr), T. Jouaryb (Dr), A. Renaultc (Dr), J. Teynie*a (Dr)
a Service endocrinologie. Centre hospitalier, Pau, FRANCE ; b Service onco-dermatologie. Centre hospitalier, Pau, FRANCE ; c Service pneumologie. Centre hospitalier, Pau, FRANCE
* julie.teynie@ch-pau.fr
Introduction : Les immunothérapies sont souvent responsables d’effets indésirables auto-immuns parmi lesquels les dysthyroïdies.
Méthode : Nous avons mené une étude rétrospective de la cohorte de patients traités par immunothérapie entre août 2014 et février 2017 sur le centre hospitalier de Pau afin d’évaluer la prévalence et le mécanisme de ces dysthyroïdies.
Résultats : 82 patients ont reçu un traitement par immunothérapies dont 61 du Nivolumab, 14 de l’Ipilimumab et 13 du Pembrolizumab (indication : mélanome ou cancer pulmonaire non à petites cellules métastatique). 17 % ont présenté une dysthyroïdie.
Une thyrotoxicose était observée chez 10 patients (11,4 %) dont 9 sous Nivolumab et 1 sous Ipilimumab. L'hyperthyroïdie était précoce (3ème cure en médiane) fruste dans 70 % des cas et transitoire (1,5 mois). Deux patients ont bénéficié d’un traitement spécifique. Seule la patiente sous Ipilimumab présentait des TRAK et des ATPO. Trois patients ont eu une scintigraphie : deux retrouvées normales, une blanche. Trois patients ont évolué vers l’hypothyroïdie.
Trois patients supplémentaires ont présenté une hypothyroïdie sans thyrotoxicose préalable (2 sous Ipilimumab, 1 sous Pembrolizumab). Le délais médian de survenue était la 5ème cure. Il n’a pas été retrouvé chez ces patients d’anticorps anti-thyroïdiens.
Présenter une dysthyroïdie était associé à une amélioration non significative de la survie globale.
Conclusion : Notre étude retrouve une forte prévalence des effets indésirables thyroïdiens des immunothérapies. Seule une patiente présentait des anticorps spécifiques, ce qui est contraire aux données de la littérature. Cela peut-être en lien avec un dosage des anticorps parfois réalisé plusieurs semaines après apparition des premières anomalies biologiques.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.