Abondance de la glycosurie pendant l'hyperglycémie et risque de néphropathie diabétique à long terme dans le diabète de type 1
C. Carpentier*a (Mlle), G. Velhob (Pr), K. Mohammedic (Dr), N. Belhatemc (Dr), B. Duly-Bouhanickd (Dr), V. Rohmera (Pr), P. Rodiena (Pr), S. Hadjadje (Pr), R. Rousselc (Dr), L. Potierc (Dr), M. Marrec (Pr), S. Duboisf (Dr)
a CHU Angers, Angers, FRANCE ; b INSERM U1138, Paris, FRANCE ; c CHU Bichat, Paris, FRANCE ; d CHU Toulouse, Toulouse, FRANCE ; e CHU Poitiers, Poitiers, FRANCE ; f CHU angers - INSERM umr 1063 Angers, Angers, FRANCE
* charlynecarpentier@gmail.com
Introduction: Le pronostic rénal des diabétiques de type 1 (DT1) tient aux modifications hémodynamiques rénales produites par l’hyperglycémie, dont celles de la balance glomérulo-tubulaire. Nous avons étudié le pronostic rénal à long terme des variations induites par l’hyperglycémie sur le débit de filtration glomérulaire (DFG) chez le DT1 suivi en centre hospitalo-universitaire.
Méthodes: Entre 1990-1992, 108 patients sans néphropathie ont été stratifiés pour leur risque rénal en haut risque (HR: microalbuminurie et/ou hyperfiltration glomérulaire mesurée par la clairance de 51CrEDTA; n=53) et faible risque (marqueurs absents, FR, n=55). Chez 32 patients (21 HR, 11 FR), DFG, débit plasmatique rénal efficace (DPRE) et Clairances Fractionnelles (Cl_Fract) de glucose, lithium, sodium et osmols totaux ont été mesurés en normo-, puis hyperglycémie. Un suivi a été organisé jusqu'en 2016 (critère de jugement: macroalbuminurie, DFG<60ml/min/1.73m2, insuffisance rénale terminale, ou décès).
Résultats: Lorsque la glycémie est passée de 6+/-2 à 15+/- 4 mM, le DFG a augmenté de 4% (extrêmes -6%, 18%) et le DPRE de 6% (-7%, 24%) dans le groupe HR contre -6% (-1%, 1%) et -1% (-15%, 6%), dans le groupe FR (p<0,05). La glycosurie était deux fois plus faible (0,34±0,25 vs 0,61±0,44 mmol/min; p<0,05) et les Cl_Fract de glucose, Li, Na, et Osmols moindres dans le groupe HR. Au suivi (12-26 ans), 28% des patients HR contre 11% des FR avaient développé un événement (OR 3,5, IC95% 1,1-11,9; p=0,03).
Conclusion: Une glycosurie réduite en hyperglycémie est un facteur de risque de néphropathie diabétique et ses conséquences dans le DT1.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.