Atteintes thyroïdiennes auto-immunes sous anticorps monoclonaux antiPD1 : Gravité et rapidité d’évolution
V. Desforges-Bullet*a (Dr), C. Collet- Gaudillata (Dr), F. Beziauda (Dr), G. Petit Auberta (Dr), C. Dujonb (Dr), D. Mayeurc (Dr), JP. Beressia (Dr)
a Centre Hospitalier de Versailles Service Diabétologie Endocrinologie, Le Chesnay, FRANCE ; b Centre Hospitalier de Versailles Service Pneumologie, Le Chesnay, FRANCE ; c Centre Hospitalier de Versailles Service Cancérologie, Le Chesnay, FRANCE
* vdesforgesbullet@ch-versailles.fr
Les voies de signalisation PD-L1/B7.1 et PD-L1/PD-1 peuvent protéger les tumeurs cancéreuses des cellules T cytotoxiques. Les anticorps monoclonaux anti PD-L1/PD-1 permettent de « reactiver » les lymphocytes «paralysés », en libérant leur action « tueuse de cancer » : anti-CTLA4 (Ipilimumab), anti-PD1 (Nivolumab, Pembrolizumab), anti-PD-L1 (Atezolizumab, ATU nominative).
Ces traitements entraînent des effets secondaires auto-immuns (thyroïde, hypophyse, surrénales).
Nous rapportons 4 cas patients avec bilan préthérapeutique thyroïdien normal et autoanticorps négatifs. 2 femmes et 2 hommes de 33 à 78 ans traité par Nivolumab (n=2) Pembrolizumab, et Atezolizumab. Dysthyroidies asymptomatiques apparues rapidement après la 2ème / 3ème cure : 2 cas d’hyperthyroïdies frustes initiales avec passage rapide en hypothyroïdie profonde en 2-3 semaines ; 2 cas d’hyperthyroïdies vraies avec normalisation spontanée de la T4 en 1 mois pour 1 cas, et évolution indéterminée pour 1 cas. Scintigraphie dans 3 cas : fixation diminuée voire quasi nulle. Positivité des AC anti-thyroïdiens dans les 4 cas.
L’Ipilimumab donne surtout des atteintes hypophysaires, et peu thyroïdiennes. Le Nivolumab et le Pembrolizumab donnent préférentiellement des atteintes thyroïdiennes. L’Atezolizumab est très mal connu, seul un cas de Diabète de type 1 auto-immun a été rapporté.
Les atteintes thyroïdiennes vont de l’hypothyroïdie sévère à l’hyperthyroïdie et sont rapides, elles nécessitent un traitement plus d’une fois sur 2 et peuvent être graves. L’évolution vers l’hypothyroïdie définitive est possible. Enfin les hommes semblent aussi atteints que les femmes par ces atteintes auto immunes, ce qui est inhabituel pour la pathologie thyroïdienne.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.