Facteurs pronostiques de survie et prise en charge d’une cohorte monocentrique de 51 patients présentant un cancer médullaire de la thyroïde localement évolué ou métastatique.
L. Barde*a (Mme), C. Buffeta (Dr), JL. Golmardb (Dr), N. Cherauc (Dr), J. Wassermannd (Dr), C. Ghandera (Dr), C. Lusseya (Dr), C. Tresalletc (Pr), F. Ménégauxc (Pr), L. Leenhardta (Pr)
a Unité Thyroïde et Tumeurs Endocrines, Institut E3M, Centre Hospitalier Universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, FRANCE ; b Service de Biostatistiques, Centre Hospitalier Universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, FRANCE ; c Service de Chirurgie Endocrinienne, Centre Hospitalier Universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, FRANCE ; d Service de Cancérologie Médicale, Centre Hospitalier Universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, FRANCE
* lau.barde@gmail.com
Objectif
Le pronostic des patients atteints de cancers médullaires de la thyroïde (CMT) est hétérogène. L’objectif de notre étude est d’analyser la survie globale et spécifique et les facteurs pronostiques de décès d’une cohorte de patients ayant un CMT localement évolué ou métastatique.
Matériels et méthodes
Parmi 240 patients suivis pour un CMT depuis 1960 dans notre unité, 51 présentent un CMT « métastatique », défini par la présence de métastases à distance et/ou de récidive ganglionnaire. La survie globale des patients « métastatiques » et « non métastatiques » et les facteurs pronostiques associés ont été analysés respectivement par Kaplan Meier et modèle de Cox.
Résultats
La survie globale à 10 ans des patients « métastatiques » et « non métastatiques » est respectivement de 66.7% et 93% (P<0.001). Les facteurs pronostiques de décès sont: âge> 45 ans (P<0.09), thyroïdectomie absente ou partielle (P=0.0012), métastases synchrones vs métachrones (P=0.0002), métastases synchrones pulmonaires (P< 0.01). La présence d’une mutation germinale de RET n’est pas associée de façon significative au décès (P=0.8). Un taux de calcitonine > 1800 pg/mL 3-6 mois après la thyroïdectomie est associé à une survie spécifique à 5 ans des patients « métastatiques » de 58.3% vs 95.6% < 1800 pg/mL (P=0.010). Pour un taux d’Antigène Carcino-Embryonnaire > 20 µg/L cette même survie est de 73.8 % vs 92.8% < 20 µg/L (P=0.03).
Conclusion
L’identification de facteurs pronostiques de décès pour cette population de CMT agressif pourrait améliorer leur prise en charge et leur survie.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.