Les tumeurs oncocytaires: une cause rare de masse surrénalienne, potentiellement maligne
E. Jelloul*a (Dr), V. Lucidib (Dr), P. Demetterc (Pr), B. Corvilaina (Pr), N. Driessensa (Pr)
a Hôpital Erasme, Service d'endocrinologie, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, BELGIQUE ; b Hôpital Erasme, Service de chirurgie digestive, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, BELGIQUE ; c Hôpital Erasme, Service d'anatomo-pathologie, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, BELGIQUE
* jelloul.emna@gmail.com
Observation
Une patiente de 32 ans a bénéficié d’une mise au point pour amaigrissement. L’examen physique était normal en dehors d’un IMC à 13 kg/m2. Le CT-scanner abdominal a permis de découvrir une masse surrénalienne gauche de 41x36x44 mm, hétérogène, d’une densité à blanc de 25UH et contenant des calcifications. Le bilan hormonal n’était pas en faveur d’une tumeur sécrétant de l’aldostérone, du cortisol ou des androgènes. Deux récoltes urinaires de 24h sur milieu acidifié ont retrouvé une élévation des catécholamines et normétanéphrines (de 1.7 à 3.5 fois la limite supérieure de la normale). Une TEP au 18F-FDG a montré uniquement une avidité de la masse pour le traceur. Une chirurgie laparoscopique a permis l’exérèse d’une surrénale contenant une lésion solide de 45x35x50mm au centre kystico-hémorragique constituée de cellules épithéloïdes de grande taille, au cytoplasme éosinophile. Le Ki67 était inférieur à 2% mais la tumeur présentait plusieurs critères de malignité : anisonucléose, mitoses atypiques, effraction capsulaire. Sur base de différents immunomarquages (positifs pour les anti-Synaptophysine, anti-Vimentine, anti-MelanA, anti-Inhibin-a et anti-NSE et négatifs pour les anti-Chromogranine et anti-S100) le diagnostic de carcinome oncocytaire a été retenu.
Discussion
Habituellement considérées comme bénignes, les tumeurs oncocytaires de la surrénales sont des tumeurs très rares mais à potentiel malin pour lesquelles il n’y a pas de recommandations thérapeutiques précises.
Ce cas illustre l’importance de la caractérisation anatomo-clinique de ces tumeurs (notamment par l’établissement du score de Lin-Weiss-Bisceglia) afin de définir des facteurs prédictifs d’évolution et/ou de récidive qui orienteront le traitement et le suivi.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.