Diabète insipide gestationnel : diagnostic à évoquer devant un syndrome polyuro-polydipsique pendant la grossesse. A propos de 2 cas.
H. Benderradji*a (M.), S. Bouzaiba (Mme), F. Baudouxa (Dr), E. Merlena (Dr), P. Deruelleb (Pr), A. Vamberguea (Pr), W. Karrouza (Dr)
a Service d'endocrinologie-Hôpital Claude Huriez - CHRU Lille, Lille, FRANCE ; b Service de gynécologie-obstétrique -Hôpital Jeanne de Flandre - CHRU Lille, Lille, FRANCE
* hamza.benderradji@yahoo.fr
Introduction
Le diabète (DI) insipide durant la grossesse est rare (4/100 000 grossesses) survenant généralement aux deux derniers trimestres. Il peut s’agir d’un DI antérieur, révélé par la grossesse, ou d’un DI gestationnel. Il serait secondaire à la dégradation plasmatique de l’hormone antidiurétique (ADH) par la vasopressinase d’origine placentaire.
Observations
Nous rapportons 2 cas. Le premier: Madame C, 32 ans, enceinte de 33 semaines d’aménorrhée (SA) consultant pour un syndrome polyuropolydipsique (SPUPD) à 4L/j (osmolalité plasmatique:290 mOsm/kg et urinaire:220 mOsm/kg). Il a été mis en place du MINIRIN® per os à 33 SA qui a nettement amélioré le SPUPD. L’accouchement s’est déroulé sans complication à 39 SA. Le second: Madame M, 25ans, grossesse gémellaire, présentant un SPUPD progressif à 32 SA avec aggravation à 37 SA (7l/j, osmolalité plasmatique: 300 mOsm/kg et urinaire: 200 mOsm/kg). Ceci survenant dans un contexte de pré éclampsie sans anomalie du bilan hépatique justifiant la réalisation d’une césarienne en urgence. Les autres causes de SPUPD ont été éliminées et l’IRM hypophysaire était normale chez les deux patientes. Dans le postpartum immédiat le SPUPD a totalement disparu confirmant le diagnostic de DI gestationnel.
Discussion
Les deux cas illustrent un DI gestationnel, répondant au MINIRIN pour l’une, dans un contexte de pré éclampsie pour l’autre, avec résolution spontanée du SPUPD en post-partum. Le lien entre pré éclampsie sans atteinte hépatique et DI est controversé. Certains ont attribué cela à une propriété hypertensive directe de l’extrémité C terminale du produit de dégradation de la vasopressine par la vasopressinase.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.