Insuffisance ovarienne prématurée : analyse génétique par next generation sequencing (NGS) chez 288 patientes
S. Eskenazi*a (Dr), A. Bachelotb (Pr), J. Hugon-Rodinc (Dr), S. Catteau-Jonardd (Pr), D. Molina-Gomese (Dr), A. Gompelf (Pr), D. Dewaillyd (Pr), S. Christin-Maitrea (Pr), P. Touraineb (Pr), C. Dodef (Dr)
a Hôpital Saint-Antoine, Paris, FRANCE ; b Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, FRANCE ; c Hôpital Port-Royal, Paris, FRANCE ; d Hôpital Jeanne de Flandre, Lille, FRANCE ; e Centre hospitalier intercommunal Poissy Saint-Germain-en-Laye, Poissy, FRANCE ; f Hôpital Cochin, Paris, FRANCE
* sarah.eskenazi@aphp.fr
Introduction : L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) se définit par une aménorrhée et un taux de FSH supérieur à 25 UI/L. Dans environ 70% des cas aucune étiologie n’est retrouvée. Ces dernières années, de nombreux gènes candidats ont été identifiés. Cependant leur imputabilité et leur prévalence restent mal connues.
Objectif : Evaluer la prévalence de mutations de gènes candidats dans une cohorte multicentrique de patientes avec IOP.
Matériel et Méthodes : Une analyse par séquençage à haut débit utilisant une puce contenant 18 gènes candidats a été réalisée chez 288 patientes. Les anomalies retrouvées ont été classées en « mutation » ou « variant rare » à l’aide de logiciels de prédiction (SIFT, Polyphen-2, mutation taster).
Résultats : La répartition des patientes était de 12.5% de patientes avec une aménorrhée primaire, 87,5% avec une aménorrhée secondaire.
Au moins une mutation a été identifiée chez 22 % des patientes et 2 mutations chez 1,4%. NOBOX était le gène le plus fréquemment muté (9% des cas). Des variants rares présumés non pathogènes étaient présents chez 33% des patientes.
Parmi les 47 cas ayant une forme familiale, 17% avaient une mutation (versus 23% dans les formes non familiales). En cas d’aménorrhée primaire, 28% des patientes présentaient une mutation.
Discussion : Cette étude sur une large cohorte a identifié des anomalies génétiques a priori non pathogènes et des mutations chez respectivement 33 et 22% des patientes. Ces résultats illustrent la précaution nécessaire dans l’interprétation des résultats, notamment pour le conseil génétique des patientes avec IOP.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.