Diabète insipide central et grosse tige pituitaire : un vrai challenge diagnostique !
K. Bakali Ghazouani*a (Dr), N. Belmrhara (Dr), Z. Al Houaria (Dr), A. Chraibia (Pr)
a Service d'endocrinologie-diabétologie et maladies métaboliques,CHU Ibn Sina, Université Med V., Rabat, MAROC
* kaoutar.bakali85@gmail.com
Introduction : L’association diabète insipide central et grosse tige pituitaire est la traduction clinico-radiologique de certaines entités pathologiques. Les étiologies sont diverses.Toutefois,le diagnostic étiologique constitue à nos jours un défi pour le praticien.
Observation : Il s’agit d’une patiente de 60 ans qui consulte pour un syndrome polyuro-polydypsique chiffré à 10 litres par jour. Après avoir éliminé les causes évidentes, une imagerie par résonance magnétique (IRM) de la région hypothalamo-hypophysaire a été pratiquée, objectivant un épaississement isolé de la tige pituitaire.La patiente n'avait pas d'insuffisance antéhypophysaire. Dans ce contexte, deux hypothèses diagnostiques s’imposaient. Une pathologie infiltrative a pu être éliminée. Restait l’origine auto-immune mais le dosage des anticorps antihypophysaire n’a pu être fait chez cette patiente. Un traitement par Minirin a été instauré avec une réponse spéctaculaire.L’évaluation morphologique à 6 mois a mis en évidence une tige pituitaire moins épaissie avec diminution du volume de la glande hypophyse. L’exploration hormonale a confirmé une insuffisance thyréotrope d’où la mise de la patiente sous hormonothérapie substitutive. Cette évolution fait suggérer fortement la cause auto-immune.
Discussion : Les pathologies de la tige pituitaire sont souvent révélées par un diabète insipide central. L’IRM constitue un apport diagnostique majeur. Cependant, dans bon nombre de cas le diagnostic étiologique reste incertain dans l’immédiat, obligeant soit à surveiller la lésion, soit à essayer d’obtenir une preuve histologique par biopsie non dénuée de risques et sans bénéfice thérapeutique.
Référence bibliographique :
Ph. Chanson :Pathologie de la tige pituitaire et diabète insipide. Annales d’endocrinologie 2005 vol 66 ;n°1 ;50-54.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.