Evaluation clinique d’un protocole dynamique d’insulinothérapie intraveineuse hors soins intensifs, essai clinique ELDIIP : étude « avant-après ».
N. Montanier*a (Mlle), B. Rochea (Dr), C. Lambertb (Mlle), M. Batisse-Ligniera (Dr), S. Maqdasya (Dr), F. Desbieza (Dr), D. Terralc (Dr), B. Pereirab (Dr), V. Sautoud (Pr), L. Bernardd (Dr), I. Tauverona (Pr)
a Service d'Endocrinologie Diabète et Maladies Métaboliques, Centre Hospitalier Universitaire, Clermont-Ferrand, FRANCE ; b Délégation Recherche Clinique et Innovation, Centre Hospitalier Universitaire, Clermont-Ferrand, FRANCE ; c Service Pédiatrie Générale Pluridisciplinaire, Centre Hospitalier Universitaire, Clermont-Ferrand, FRANCE ; d Pôle Pharmacie, Centre Hospitalier Universitaire, Clermont-Ferrand, FRANCE
* nmontanier@chu-clermontferrand.fr
Actuellement non recommandée hors soins intensifs, l’insulinothérapie intraveineuse reste toutefois utilisée dans certaines situations aiguës. Afin de répondre aux exigences de sécurité et de qualité requises, nous avons mené l’essai clinique observationnel ELDIIP consistant à évaluer la sécurité et l’efficacité d’un nouveau protocole dynamique d’insulinothérapie intraveineuse, décliné en deux algorithmes différents pour sujets sains versus fragiles (cible glycémique : 1-1,80 g/l vs 1,40-2,20 g/l respectivement).
Une étude « avant-après » menée dans cinq services de l’hôpital, a comparé l’efficacité, la sécurité et la faisabilité des protocoles statiques usuels (« période avant », P1) au nouveau protocole dynamique (« période après » P2). Avant P2, les infirmières et praticiens ont été formés à l’utilisation du nouveau protocole ; leur satisfaction a été recueillie en fin d’étude.
Durant 12 mois, 138 patients (n=72 P1 ; n=66 P2) ont été inclus, soit respectivement 1517 et 1324 contrôles glycémiques. Sous le nouveau protocole dynamique (P2), la cible glycémique était plus souvent atteinte (41,8% vs 37%, p=0,03), et plus rapidement (HR :1,95) sans majorer le risque d’hypoglycémie (4,9% vs 7,3%, p=0,19) par rapport aux protocoles statiques (P1). Les hypoglycémies étaient davantage corrigées (44.3% P2 vs 8,3% P1 p<0,001). Le nombre d’hyperglycémies était similaire (17,7% P2 contre 16,9% P1). L’adhésion des infirmières a été limitée par la peur des hypoglycémies et les difficultés initiales à la prise en main du protocole.
Si ce protocole est sécuritaire et efficace, une simplification de l’algorithme, et un soutien étroit à sa mise en œuvre sont nécessaires en vue d’une diffusion plus large.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.