Etude phénotypique des mutations rares responsables de diabète mitochondrial
AG. Decoux-Poullot*a (Dr), V. Paquisb (Pr), S. Bannwarthb (Dr), V. Procaccioc (Pr), AS. Lebred (Pr), C. Jardele (Dr), B. Vialettesf (Pr), N. Chevaliera (Pr)
a CHU de Nice - Département d'Endocrinologie-Diabétologie et Reproduction, Nice, FRANCE ; b CHU de Nice - Service de Génétique Médicale, Nice, FRANCE ; c CHU d'Angers - IBS Laboratoire de Génétique, Angers, FRANCE ; d CHU de Reims - Laboratoire de génétique et biologie de la reproduction & INSERM U781, Reims, FRANCE ; e Groupe hospitalier Pitié Salpétrière - Centre de Génétique moléculaire et chromosomique, Paris, FRANCE ; f APHM - Hôpital de la Conception - Service d’endocrinologie, diabète, maladies métaboliques, Marseille, FRANCE
* decoux.ag@gmail.com
Objectifs :
Notre objectif est de caractériser le phénotype des patients porteurs de mutations rares de l’ADN mitochondrial (ADNmt) hors mutation m.3243A>G, pour lesquels il n’existe pas de données, notamment concernant le phénotype métabolique.
Patients et Méthodes :
Etude observationnelle qualitative et quantitative à partir :
- d’une revue de la littérature (1992-2016) recensant tous les cas de diabètes mitochondriaux hors mutation m.3243A>G de l’ADNmt ;
- d’une cohorte nationale multicentrique exhaustive de patients symptomatiques d’une maladie mitochondriale sans mutation m.3243A>G de l’ADNmt.
Résultats :
Nous avons recensé 50 patients (40 dans la littérature ; 10 dans la cohorte nationale multicentrique). Parmi eux, quatre présentaient un diabète isolé et 9 présentaient un tableau classique de diabète avec surdité de transmission maternelle. Chez ces patients, les symptômes neurologiques étaient statistiquement plus fréquents qu’en cas de mutation 3243 (40 vs 18%, p=0,024). A l’inverse, la surdité (65 vs 98%, p=3,7.10-5), la dystrophie maculaire réticulée (20 vs 86%, p=1,6. 10-10) et la néphropathie (8 vs 28%, p=0,018) étaient statistiquement moins fréquentes. Les phénotypes métaboliques étaient très hétérogènes en termes d’âge (médiane = 31 ans +/- 15,8 ans), de mode d’apparition, de prise en charge thérapeutique et de signes associés.
Discussion :
S’il ne semble pas exister de phénotype métabolique spécifique des mutations rares de l’ADNmt, le phénotype clinique se distingue de celui du diabète mitochondrial classique par une moindre fréquence de la surdité, de la dystrophie maculaire réticulée et de la néphropathie, et une fréquence plus élevée des signes neurologiques.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.