Utilisation du Liraglutide 3 mg dans l’obésité hypothalamique secondaire au craniopharyngiome après échec de chirurgie bariatrique : à propos d’un cas.
M. Bretault*a (Dr), R. Zahariaa (Dr), M. Zaaroura (Dr), M. Barigoua (Dr), C. Barsamianb (Dr), C. Caretteb (Dr), JL. Bouillotc (Pr), S. Czernichowb (Pr), ML. Raffin-Sansona (Pr)
a Hôpital Ambroise Paré, service Endocrinologie Diabétologie Nutrition, Boulogne Billancourt, FRANCE ; b Hôpital Européen Georges Pompidou, service Nutrition, Paris, FRANCE ; c Hôpital Ambroise Paré, service Chirurgie digestive, Boulogne Billancourt, FRANCE
* marion.bretault@aphp.fr
Introduction : L’obésité hypothalamique secondaire au craniopharyngiome est une pathologie grave. La place de la restriction calorique est limitée. Seules quelques observations de chirurgie bariatrique ont été publiées, avec une efficacité précoce mais peu de données sur le long terme (a). Les analogues du GLP-1, de par leurs effets gastriques et centraux, pourraient être une option thérapeutique.
Observation : Nous rapportons le cas d'un jeune homme opéré d'un craniopharyngiome à l'âge de 9 ans. Une prise de 30 kg dans l’année suivante a été observée. Le poids maximal de 179 kg (IMC 57,7 kg/m2) a été atteint à 19 ans. Un bypass gastrique en Y a alors été réalisé avec un nadir de poids de 136 kg à 6 mois postopératoire. Le patient est revenu à son poids maximal 3 ans après motivant l’introduction, après concertation pluridisciplinaire, de liraglutide à dose progressive jusqu’à 3 mg par jour, bien toléré. La perte de poids sous traitement a été de 29 kg, stabilisé à 7 mois, avec récupération du sentiment de satiété.
Discussion : Notre montrons ici l’efficacité du liraglutide, même si un suivi prolongé est indispensable pour conclure. Lors de l’utilisation d’exenatide chez 9 patients avec obésité hypothalamique, la perte de poids moyenne était de 13,1 ± 5,1 kg, suivi maximal de 51 mois (b). Un essai randomisé multicentrique testant l'exenatide est en cours en France (CRANIOEXE, PHRC).
a. Bretault M, Boillot A, Muzard L et al. JCEM. 2013
b. Zoicas F, Droste M, Mayr B et al. Eur J Endocrinol Eur. 2013
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.