Mélatonine et diabète : contribution de la génétique
A. Bonnefond*a (Dr)
a CNRS, Lille, FRANCE
* amelie.bonnefond@cnrs.fr
Nous avons démontré que des mutations rares et délétères du gène MTNR1B codant le récepteur 2 de la mélatonine (qui est un récepteur couplé aux protéines G [RCPG]) contribuent à une augmentation du risque de diabète de type 2 (DT2); ce qui corroborait avec des études épidémiologiques et in vitro ayant rapporté qu'une baisse de la signalisation de la mélatonine est associée à une augmentation du risque de DT2. Cette conclusion a été dernièrement mise à mal par une étude suédoise. Nous avons ici continué notre travail d'investigation fonctionnelle des mutants de MTNR1B car les RCPG peuvent réguler de multiples voies de signalisation.
Nous avons analysé l'effet de chaque mutant sur cinq voies de signalisation (l'activation des protéines Gαi1, Gαz et ERK, l'inhibition de l'AMPc et le recrutement de la β-arrestin-2) en basal ou en réponse à la mélatonine, comparé à l'effet de MTNR1B sauvage. L'association avec le DT2 a été analysée chez 2186 cas diabétiques et 4804 contrôles.
Nous avons trouvé que les mutants entraînant un défaut d'activation des protéines Gαi1 ou Gαz étaient le plus fortement associés à une augmentation du risque de DT2 en réponse à la mélatonine. Par ailleurs, nous avons trouvé que les mutants sans effet délétère n'étaient pas associés au DT2.
Cette étude souligne la grande complexité des RCPG et démontre que seulement certaines voies peuvent contribuer à la maladie. Nous avons par ailleurs confirmé l'association entre la perte de fonction de MTNR1B et une augmentation du risque de DT2.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.