Cancer papillaire thyroïdien et dystrophie myotonique de steinert
A. Ben Hamou*a (M.), MC. Vantyghema (Pr), R. Caiazzoa (Pr), CM. Dhaenensa (Dr)
a CHRU LILLE - Service d'Endocrinologie, Diabétologie, Lille, FRANCE
* adrien.benhamou@hotmail.fr
La DM1 associe manifestations neuromusculaires, cardio-respiratoires et endocriniennes. L'objectif de ce travail était d'évaluer la prévalence des désordres thyroïdiens.
Une évaluation endocrinienne standardisée (clinique, TSH, HPO, échographie thyroïdienne) a été proposée aux 127 patients DM1, confirmés génétiquement, adressés de 2000 à 2016 au centre de référence neuromusculaire. Les 116/127 patients ayant accepté ont été répartis en 2 groupes (usG et usNG) selon la présence ou non d'un goitre échographique (volume supérieur à 18 mL).
La population (femmes: 61%; âge: 45±12 ans; BMI: 26±6 kg/m²) présentait au moins un nodule ou goitre palpable dans 33.6%, un goitre échographique (usG) dans 38.8% et une hypothyroïdie dans 8.6 % des cas. L'âge (46±9 vs. 44±13 ans), le BMI (28±7 vs. 25±6) et la fréquence de CPT (17,8 % vs. 1,4 %) étaient significativement accrus dans le groupe usG qu’usNG. L’existence d’un goitre était significativement associée à un BMI élevé (p: 0.017; IC: 95% [-5.609 - -0.556]) et à un hyperinsulinisme (p: 0.069; tendance), sans lien avec le nombre de répétitions de triplets CTG. Onze des 45 patients usG ont eu une thyroidectomie; 9/11 avaient un CPT (6 micro-, 3 macro- dont 2 à haut risque), avec anomalie clinique dans 80% des cas.
Conclusion: La prévalence des thyropathies notamment néoplasiques semble accrue dans la DM1, en concordance avec la littérature, même si l’absence de groupe témoin ne permet pas de l’affirmer dans cette population explorée systématiquement. Le risque de thyropathie était davantage lié à un BMI élevé qu'à la sévérité de l’atteinte génétique.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.