Impact de la radiothérapie orbitaire sur les résultats de la décompression chirurgicale chez 136 patients atteints d'orbitopathie dysthyroïdienne.
L. Boulanouar*a (Mlle), S. Grunenwalda (Dr), P. Imbertb (Dr), J. Khalifac (Dr), C. Dekeisterd (Dr), F. Boutaultd (Pr), P. Carona (Pr)
a Service d'Endocrinologie et Maladies métaboliques, CHU Larrey, Toulouse, FRANCE ; b Consultation multidisciplinaire, service d'Endocrinologie et Maladies métaboliques, CHU Larrey, Toulouse, FRANCE ; c Département de Radiothérapie, IUCT, Toulouse, FRANCE ; d Service de Chirurgie maxillo-faciale, CHU Purpan, Toulouse, FRANCE
* leila.blnr@gmail.com
Introduction: L’orbitopathie dysthyroïdienne (OD) débute par une phase inflammatoire, suivie d’une installation progressive de fibrose pour aboutir à une phase séquellaire. En cas d’OD modérée à sévère en phase inflammatoire, une radiothérapie peut être envisagée. En phase séquellaire, une décompression orbitaire chirurgicale peut s’avérer nécessaire s’il existe une gêne fonctionnelle ou esthétique.
Objectif: Déterminer l’éventuel impact de la radiothérapie orbitaire sur les résultats de la décompression orbitaire bilatérale en phase séquellaire. Le critère primaire de l’étude était le gain obtenu sur l’exophtalmie après chirurgie.
Patients et Méthodes: Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective, exposés/non-exposés selon que les patients aient bénéficié ou non d’une radiothérapie orbitaire avant une chirurgie de décompression. 38 patients avaient reçu une radiothérapie (RT+) et 98 n’en avaient pas reçu (RT-), entre 1995 et 2016.
Résultats: Dans le groupe RT+ comparé au groupe RT-, il y avait significativement plus d’hommes (29% versus 12%, p<0,02) et moins d’antécédents de thyroïdectomie totale (58% versus 75%, p<0,05). Il existait une diminution plus importante de l’exophtalmie après décompression chirurgicale dans le groupe RT+ comparé au groupe RT- (3,66±1,74mm versus 2,88±1,70mm, p=0,019). Après décompression chirurgicale, pas de variation du taux de diplopie et d’hyperhémie conjonctivale dans le groupe RT+ alors qu’il y avait une augmentation significative de 36% de diplopie (p=0,007) et une diminution de 60% de l’hyperhémie conjonctivale (p<0,006) dans le groupe RT-.
Conclusion: Chez les patients ayant une OD, il n’y a pas d’effet délétère de la radiothérapie orbitaire sur les résultats de la décompression chirurgicale.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.