Prévalence des dysthyroïdies au cours du premier trimestre de la grossesse : une étude rétrospective de 418 grossesses suivies au Centre Hospitalier d'Aurillac.
C. Jeudy*a (Dr), M. Frugèreb (Dr), S. Grunenwalda (Dr), C. Moulya (Dr), P. Carona (Pr)
a Service d'Endocrinologie et Maladies métaboliques, CHU Larrey, Toulouse, FRANCE ; b Médecine générale,, Saint-Mamet-La-Salvetat, FRANCE
* clairejeudy@hotmail.fr
Objectifs. L’objectif principal de l’étude était de déterminer la prévalence des dysthyroïdies diagnostiquées par un dosage systématique de la TSH au premier trimestre de la grossesse.
Patients et Méthodes. Etude rétrospective de 418 grossesses chez des femmes âgées de 29,5±4,8 ans, ayant accouché au CH d’Aurillac (Cantal) entre 01/01/2015 et 05/05/2016 après une première (n=158), deuxième (n=144) ou plus de trois (n=116) grossesses, et ayant eu un dosage systématique de TSH au premier trimestre de la grossesse (moyenne 11,2±2,4 semaines).
Résultats. Parmi les 418 grossesses incluses, la prévalence d’une TSH ≥ 2,5 µU/ml au premier trimestre était de 9,57 % (n=40) : 33 femmes avaient une TSH entre 2,5 et 4,0 µU/mL soit 7,89 % de la population, 7 (1,67 %) avaient une TSH entre 4 et 10 µU/mL, aucune n’avait une TSH ≥ 10 µU/mL. 365 femmes (87,3%) étaient en euthyroïdie (0,1<TSH<2,5 µU/mL), 13 (3,11 %) avaient une TSH < 0,1 µU/mL. Les femmes avec une TSH ≥ 2,5 µU/mL avaient un IMC (25,6 kg/m²) et un poids (70,0 kg) moyens pré-gestationnels significativement plus élevés que les femmes en euthyroïdie (IMC=23,7 kg/m², poids=64,2 kg) (p<0,05) ou ayant une TSH < 0,1 µU/mL (IMC= 21,8 kg/m², poids = 57,8 kg) (p< 0,05). 35% des TSH ≥ 2,5 µU/ml n’auraient pas été dépistées par un dosage ciblé de la TSH.
Discussion : La prévalence d’une TSH ≥ 2,5 µU/mL au premier trimestre de la grossesse, dans la population étudiée est de 9,57 %, et souligne l’intérêt d’un dosage systématique de la TSH dès le diagnostic de grossesse.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.