Résultats du PHRC National Muta-GR : Prévalence des mutations NR3C1 dans l’hyperplasie bilatérale des surrénales
G. Vitellius*a (Dr), S. Trabadob (Dr), J. Bouligandc (Dr), C. Hoeffeld (Pr), A. Guiochon Mantelb (Pr), B. Delemere (Pr), M. Lombesf (Dr)
a Inserm U 1185, Le Kremlin Bicetre Cedex, FRANCE ; b Inserm U 1185 et Service de Génétique moléculaire, Pharmacogénétique, Hormonologie, Le Kremlin Bicetre, FRANCE ; c Inserm U 1185 et Service de Génétique moléculaire, Pharmacogénétique, Hormonologie, Le Kremlin Bicetre Cedex, FRANCE ; d Service de radiologie, Hopital Robert Debré, Reims, FRANCE ; e Service d’endocrinologie, CHU Robert Debré, Reims, FRANCE ; f Inserm U 1185 et Service d’endocrinologie et des Maladies de la reproduction, Le Kremlin Bicetre Cedex, FRANCE
* geraldine.vitellius@u-psud.fr
L’objectif principal du PHRC National Muta-GR était d’évaluer la prévalence des mutations NR3C1 (Récepteur glucocorticoïde, GR) chez des patients avec hyperplasie surrénalienne bilatérale associée à des anomalies du cortisol, sans signe clinique de Cushing et/ou HTA. 132 patients ont été recrutés, 113 inclus dans vingt centres français. Nous avons découvert 5 nouvelles mutations hétérozygotes du GR : trois mutations R469X, R477S, L672P déjà publiées, les deux autres R491X, Q501H sont en cours de caractérisation. En comparaison aux patients inclus non mutés, les patients mutés sont plus jeunes (p=0,01), avec une kaliémie plus basse (3.6 vs 4.0 mmol/L, p=0,04), une aldostéronémie effondrée (13.2 vs 92.5 pg/mL p=0,01), un CLU des 24h plus élevé (80%>N vs 30%>N, p=0,04), et un ACTH plasmatique non freiné (52 vs 17 pg/mL, p= 0,02). Aucune différence de sexe, de tension artérielle, d’IMC, ou des paramètres métaboliques n’a été observée. La volumétrie surrénalienne élevée n’est pas différente. L’hyperminéralocortisolisme fonctionnel des patients mutés (hypokaliémie et hypoaldostéronisme) souligne l’impact rénal de l’hypercorticisme. Alors que seules 23 mutations du GR sont décrites dans la littérature, la prévalence non négligeable des mutations NR3C1 (4%) chez les patients avec incidentalomes surrénaliens bilatéraux invite à rechercher systématiquement des anomalies génétiques devant un tableau de résistance hormonale (pseudo-Cushing) en particulier associé à un ACTH non freiné et un hyperminéralocortisolisme fonctionnel. La découverte d’une mutation NR3C1 chez ces patients permet également de réfuter toute indication chirurgicale et de simplifier le suivi malgré la constatation d’anomalies du cortisol.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.