Analyse de la répartition spatiale des patients porteurs d’un cancer de la thyroïde en Loire-Atlantique-Vendée
M. Karakachoff*a (Mme), S. Delacour-Billonb (Mme), D. Druic (Dr), B. Lucas-Pouliquend (Dr), M. Pichelina (M.), B. Carioua (Pr), C. Dinaa (Dr), F. Moliniéb (Dr)
a l'institut du thorax, INSERM, CNRS, UNIV Nantes, Nantes, FRANCE ; b Registre des tumeurs de Loire-Atlantique-Vendée, Nantes, FRANCE ; c Clinique d’Endocrinologie, l’Institut du Thorax, CHU de Nantes, Nantes, FRANCE ; d Service d’Endocrinologie, CHD La Roche sur Yon, La Roche Sur Yon, FRANCE
* matilde.karakachoff@univ-nantes.fr
La recherche de zones à forte concentration d’une pathologie permet d’émettre des hypothèses sur les facteurs de risque environnementaux ou génétiques. En génétique, l’hypothèse de l’importance de variants rares à effet pathogène fort, dont la fréquence serait plus élevée seulement dans certaines populations, a émergé ces dernières années. Le recrutement des malades autour des zones à forte concentration de la maladie pourrait aider dans la recherche de ces variants rares lors des études d'association génétique. L’objectif principal de ce travail était d’étudier la distribution spatiale des patients porteurs d’un cancer différencié de la thyroïde en Loire-Atlantique et en Vendée afin d’identifier des agrégats spatiaux.
3 325 CDT diagnostiqués entre 1998 et 2012 enregistrés par le registre des tumeurs de Loire-Atlantique-Vendée ont été inclus. L’analyse spatiale a été effectuée selon la commune de résidence des individus, à travers la méthode de Kulldorff. La taille et l’histologie des tumeurs ont été prise en compte afin de s’affranchir de l’influence des pratiques médicales.
L’analyse spatiale a montré la présence de deux zones à forte concentration en Vendée. Ces résultats étaient similaires lorsque l’analyse était restreinte aux carcinomes papillaires de moins de 10 mm. Concernant les carcinomes papillaires de plus de 10 mm, les analyses spatiales n’ont pas permis d’isoler significativement d’agrégat.
Deux hypothèses différentes ont été avancées pour expliquer ces résultats. D’une part, un véritable phénomène de sur-diagnostic lié aux pratiques médico-chirurgicales. D’autre part, la présence de facteurs de risque environnementaux et/ou génétiques localisés difficiles à mettre en évidence par manque de puissance.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.