Syndrome polyuro-polydipsique : profil clinico-biologique, radiologique et étiologique
R. Zbadi*a (Dr), H. El Ouahabia (Pr)
a Service d’Endocrinologie Diabétologie et Nutrition, CHU Hassan II, Fès, MAROC
* zbadirhita@gmail.com
Introduction:
L'osmolarité plasmatique et son principal déterminant,la natrémie,sont maintenues constantes,par l'axe soif-ADH-rein,qui permet le contrôle des entrées et des sorties rénales d'eau libre.Le syndrome polyuropolydipsique(SPP)est défini par une polyurie>3litres/24heures accompagnée d'une polydipsie compensatrice.
Matériel et méthodes:
24cas de SPP colligés au service d’Endocrinologie du CHU de Fès sur une période s’étalant de Mars2010à Février2017.
Résultats:
Notre étude a porté sur22patients hospitalisés avec nette prédominance féminine(16patientes)d’âge moyen de23ans,avec pour ATCD une chirurgie hypophysaire chez3patients,un ATCD de traumatisme crânien,un cas d’histiocytose Langherienne,une dépression traitée par lithium chez une patiente.Aucun de nos patients ne présentait de signes de déshydratation.L’anamnèse a révélé un syndrome tumoral chez8patients.Le SPP était d’installation brutale dans6cas. Il était sévère dans11cas occasionnant jusqu’à11réveils nocturnes.
La natrémie variait entre136et147meq/litre.Aucun cas d’hypokaliémie,d’hypercalcémie,de diabète,ou d’insuffisance rénale n’a été objectivé.
Nous nos patients ont bénéficié d’une IRM HH objectivant une disparition de l’hypersignal spontané de la posthypophyse dans5cas.
Une épreuve de restriction hydrique a été réalisée dans11cas objectivant des urines hypertoniques dans3cas.
Les étiologies étaient dominées par les hypophysites,un craniopharyngiome, un astrocytome,un microadénome hypophysaire,2cas de potomanie,un diabète insipide central familial chez3patients,une sarcoidose.
Discussion:
Un SPP majeur, largement rencontré dans notre série, peut engager le pronostic vital du fait du risque de déshydratation intracellulaire.Si le mécanisme de la soif ne permet pas une compensation des pertes hydriques,des complications rénales,neurologiques,hémodynamiques peuvent survenir.L'exploration morphologique est actuellement dominée par l’IRM HH.La démarche diagnostique appropriée repose sur le test de restriction hydrique couplé ou non à l'épreuve de sensibilité à l'ADH,permettant de différencier une polyurie primaire d’une polydipsie primaire.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.