L’hyperaldostéronisme primaire et Hypertension intracrânienne idiopathique: une cause ou une simple association?
Z. Brahem*a (Dr), I. Bedouia (Dr), J. Zaoualia (Pr), M. Mansoura (Pr), R. Mrissaa (Pr)
a Hôpital Militaire de Tunis Service de Neurologie, Tunis, TUNISIE
* brahem_zeineb@yahoo.fr
INTRODUCTION: L’hypertension intracrânienne idiopathique (HII) est définie par des symptômes cliniques dominés par les céphalées et les troubles visuels avec une imagerie cérébrale et une ponction lombaire normales. Une association avec les endocrinopathies est fréquente notamment l’hyperaldostéronisme. Ainsi, une théorie hormonale causale est suggérée.
OBSERVATION: Deux femmes âgées de 42 et 35 ans sans antécédents pathologiques étaient admises suite à la survenue récente des céphalées, flou visuel et des vomissements. L’examen neurologique était sans anomalies et le fond d’œil montrait un œdème papillaire. La TA était respectivement 18/9 et 17/8. On avait pratiqué pour ces 2 patientes une IRM cérébrale avec une angio-veineuse sans anomalies. Les ponctions lombaires étaient normales et la mesure de la pression d’ouverture était > 25 cmH2O pour les 2 cas. Dans le cadre du bilan d’une HTA secondaire, une hypokaliémie était notée avec un hyperaldostéronisme. Un angioscanner abdominal des 2 patientes montrait un adénome surrénalien sans signes de sténose vasculaire. On a retenu le diagnostic d’ HII associée à un hyperaldostéronisme primaire. Un traitement de l'hyperaldostéronisme a été administré.
DISCUSSION: Une association de l’ HII et l’hyperaldostéronisme est rapportée dans la littérature. La physiopathologie est incertaine. Certaines études suggèrent « un déséquilibre endocrinien hydro-électrolytique» avec vraisemblablement une perturbation d'électrolytes parallèle au changement de pression intracrânienne (l’aldostérone en excès entraine une augmentation du liquide cérébrospinal). Néanmoins, des preuves formelles sont nécessaires.
CONCLUSION: L’association des endocrinopathies avec l’ HII est de plus en plus fréquente au point que le terme « idiopathique » est maintenant mis en doute par certains auteurs.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.