Thyroïdites secondaires à l’utilisation des inhibiteurs du point de contrôle immunitaire : étude rétrospective de la Base Française de Pharmacovigilance
J. Garon Czmil*a (Dr), N. Petitpainb (Dr), F. Roubyc (Dr), M. Sassierd (Dr), S. Babaie (Dr), M. Yelehe-Okoumab (Dr), G. Werhyaf (Pr), M. Kleinf (Pr), P. Gilletb (Pr)
a Service d'Endocrinologie CHRU de Nancy - CRPV, Vandoeuvre-Lès-Nancy, FRANCE ; b CRPV, Nancy, FRANCE ; c CRPV, Marseille, FRANCE ; d CRPV, Caen, FRANCE ; e CRPV, Créteil, FRANCE ; f Service d'Endocrinologie CHRU de Nancy, Vandoeuvre-Lès-Nancy, FRANCE
* julie.garon@wanadoo.fr
Introduction :
L’immunothérapie avec l’utilisation des inhibiteurs du point de contrôle immunitaire (ICI) dans le traitement du cancer est récente. Elle est utilisée dans les cancers de sombre pronostic comme le mélanome ou le cancer bronchique non à petites cellules mais s’accompagne d’effets indésirables de nature immunologique, dont de fréquents effets endocriniens. Cette étude rétrospective a pour but de décrire les thyroïdites secondaires à l’utilisation des ICI commercialisés actuellement en France et déclarées au réseau français des Centres Régionaux de Pharmacovigilance.
Matériel et Méthodes :
Les thyroïdites survenues au décours de l’utilisation du nivolumab, du pembrolizumab et/ou de l’ipilimumab, enregistrées dans la base nationale de Pharmacovigilance avant le 30 avril 2017 ont été revues par un endocrinologue et un pharmacologue.
Résultats :
Nous avons retenu 110 cas de thyroïdite concernant 52 femmes et 58 hommes. La plupart des patients (44,2%) étaient asymptomatiques. Le mode de révélation était équilibré, 55 patients étant en hypothyroïdie et 55 en état de thyrotoxicose, aucun n’ayant d’orbitopathie. Les recherches d’anticorps étaient peu informatives avec seulement 16% de positivité. L’échographie était positive dans 19% des cas. Une supplémentation par lévothyroxine était instaurée chez 57% des patients, avec arrêt possible chez 19% d’entre eux. Le traitement par immunothérapie a pu être poursuivi dans la grande majorité des cas.
Conclusion :
Les thyroïdites sont le plus souvent asymptomatiques et s’accompagnent d’un déficit hormonal nécessitant une supplémentation. Il est nécessaire de réaliser une prise en charge multidisciplinaire du patient avec des contrôles précoces et réguliers.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.