Retentissement cardiaque du syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes en France
P. Sibilia*a (M.), C. Brietb (Dr), D. Prunier-Mirebeauc (Dr), V. Moalc (Dr), N. Bouhours-Nouetd (Dr), R. Coutantd (Pr), P. Rodiene (Pr), F. Illouze (Dr)
a Département d’Endocrinologie, CHU d’Angers, France, Angers, FRANCE ; b Département d’Endocrinologie, CHU d’Angers, France, Centre de référence des maladies rares de la Thyroïde et des récepteurs hormonaux, CHU d’Angers, France, Angers, FRANCE ; c Centre de référence des maladies rares de la Thyroïde et des récepteurs hormonaux, CHU d’Angers, France , Département de Biochimie et Génétique, CHU d’Angers, France, Angers, FRANCE ; d Centre de référence des maladies rares de la Thyroïde et des récepteurs hormonaux, CHU d’Angers, France , Département d’Endocrinologie-Diabétologie Pédiatriques, CHU d’Angers, France, Angers, FRANCE ; e Centre de référence des maladies rares de la Thyroïde et des récepteurs hormonaux, CHU d’Angers, France , Département d’Endocrinologie, CHU d’Angers, France, Angers, FRANCE
* sibiliapaul@gmail.com
Introduction : L’incidence de la résistance aux hormones thyroïdiennes (RHT) est est estimée à un cas sur 50 000 naissances. Elle est caractérisée par une sécrétion inappropriée de TSH en regard de T4 et/ou T3 libres élevées. Nous avons voulu évaluer le retentissement cardio-vasculaire des patients porteurs d’une RHT par mutation du récépteur β aux hormones thyroïdiennes.
Matériel et méthodes : Nous avons analysé les données cliniques, électrocardiographiques et paracliniques de 287 patients, collectées à partir des données nationales des patients porteurs d’une RHT recensées par notre centre de référence. Entre 65 et 181 patients ont pu être analysés selon les données.
Résultats : Les patients RHT sont principalement des femmes (59.6%), d’âge moyen au diagnostic de 28.6 ans. Une hypertension artérielle était présente chez 9.4% des patients, 54.2% présentaient des palpitations et 54.3% une tachycardie. Des anomalies électrocardiographiques étaient présentes chez 20.6% des patients : 7.9% de fibrillation/flutter auriculaire, 5.2% de tachycardie sinusale, 1% d'extrasystoles ventriculaires et 0.7% de troubles de la conduction. La cardiopathie ischémique était peu fréquente (1.7%), tout comme l'insuffisance cardiaque (2.4%). Une anomalie échocardiographique était présente chez 9.1% des patients: 4.9% de valvulopathies dont 2.1% d’insuffisance mitrale et 1.3% d'hyperkinésie. La FEVG n’était altérée que chez 3.5% des patients. Sur le plan thérapeutique, 4.9% bénéficiaient d'un traitement par anticoagulants et 7.3% d'un traitement béta bloquant.
Conclusions : Il s’agit de la première description française du retentissement cardiaque de la RHT. Elle confirme que les atteintes sont principalement constituées de palpitations, de tachycardie et de troubles du rythme supraventriculaires.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.