Tumeurs thyroïdiennes hyperfonctionnelles et malignes : à propos de 2 cas
H. Benderradji*a (M.), S. Bouzaib-Benderradjia (Mme), A. Beronb (Dr), M. Ladsousa (Dr), C. Bailletb (Dr), S. Aubertc (Pr), B. Carnailled (Pr), C. Do Caoa (Dr)
a Pôle d’Endocrinologie, de Diabétologie et Métabolismes, Hôpital Huriez, CHRU de Lille, Lille, FRANCE ; b Service de médecine nucléaire, Hôpital Huriez, CHRU de Lille, Lille, FRANCE ; c Service d'anatomopathologie, Pôle Biologie-Pathologie-Génétique, CHRU de Lille, Lille, FRANCE ; d Service de Chirurgie Générale et Endocrinienne, Hôpital Huriez, CHRU de Lille, Lille, FRANCE
* hamza.benderradji@yahoo.fr
Introduction :
Environ 10 % des nodules thyroïdiens captent l’iode123, ce qui est habituellement indicatif d’une bonne différenciation cellulaire et de bénignité. Nous rapportons deux cas de goitre nodulaire hyperfonctionnel opéré où des nodules thyroïdiens fixant l’iode123 étaient finalement des cancers.
Observations :
Monsieur S, 57 ans et madame C, 29 ans, en hyperthyroïdie infraclinique, ont été traités chirurgicalement d’un goitre multinodulaire de 45 ml et 90 ml respectivement.
Chez monsieur S, la scintigraphie à l’iode123 montre deux nodules chauds (NC) : l’un au pôle inférieur du lobe droit (PID) et l’autre médio-lobaire gauche (MLG) (14 mm, EU-TIRADS 3, Bethesda IV ). L’étude anatomopathologique révèle au niveau MLG un carcinome papillaire de forme microvésiculaire de 11 mm, bien limité ; et en controlatéral un microcarcinome papillaire de 8 mm, avec envahissement de la capsule tumorale.
Chez Madame C, la scintigraphie à l’iode123 met en évidence deux NC du lobe droit non extinctifs (le plus volumineux mesure 42 mm, de vascularisation mixte, EU-TIRADS 3, Bethesda II). L’étude anatomopathologique du lobe droit montre un carcinome folliculaire invasif peu différencié de 50 mm.
Discussion :
Les nodules fixant l’iode123 et cancéreux ne sont pas si exceptionnels : le risque de cancer au sein des NC est estimé à 8,5% dans une étude récente. Les carcinomes papillaires et folliculaires représentent respectivement 57% et 36% des cas rapportés. L’interprétation échographique et cytologique est difficile, d’où la nécessité de développer d’autres moyens diagnostiques pour identifier les cas ambigus à traiter chirurgicalement.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.